Algérie: des islamistes font campagne «contre la célébration des fêtes des mécréants»

© Sputnik . Diana SaifullinaLe Nouvel an berbère à Moscou, le 13 janvier 2018
Le Nouvel an berbère à Moscou, le 13 janvier 2018 - Sputnik Afrique
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Des islamistes radicaux algériens ne veulent pas voir leurs compatriotes célébrer le Nouvel An universel et le Nouvel An berbère car ceux-ci seraient contraires aux préceptes de l’islam. C’est ce qu’a indiqué ce mardi la presse algérienne, en soulignant que ces islamistes font campagne par toutes sortes de moyens pour faire passer leur message.

Comme à chaque fin d'année, les islamistes radicaux algériens font campagne pour dissuader leurs compatriotes de fêter le Nouvel An universel et le Nouvel An berbère (Yennayer, correspondant au 12 janvier de chaque année). C'est ce qu'a rapporté le 25 décembre la presse locale algérienne, en indiquant que ces deux fêtes, ainsi que celle de la naissance du prophète de l'islam Mahomet, sont considérées par ces islamistes comme des péchés.

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Selon le site d'information Algerie patriotique, la campagne des anti-fêtes de l'an est surtout marquée par des affiches appelant à «boycotter la célébration des fêtes des mécréants». Les affiches ont été collées devant les mosquées, dans les quartiers populaires, sur certaines artères des villes et à côté des devantures des pâtisseries.

«Si tu es musulman, ne célèbre pas les fêtes des mécréants», annonce-t-on sur l'une de ces affiches.

Pour ces islamistes, indique le média, «il est tout aussi interdit d'acheter ou de vendre des bûches et même d'envoyer des SMS de vœux». Pour eux, il ne faut rien célébrer, a-t-il encore ajouté. Adeptes du wahhabisme, ces salafistes vont également à la rencontre des gens dans certains endroits de la capitale Alger pour les convaincre du bienfondé de leur appel, selon la même source.

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​Face à la prolifération de ces idées religieuses étrangères à la culture algérienne, Mohamed Aïssa, le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, a annoncé la semaine dernière la promulgation prochaine d'un texte juridique protégeant le référent religieux national de tous les «intrus».

Le 27 décembre 2017, le Président Abdelaziz Bouteflika a annoncé sa décision de consacrer Yennayer comme journée chômée et payée, aux côtés du 1er mouharram du calendrier musulman et du 1er janvier. Une fête célébrée depuis longtemps par la quasi-totalité des Algériens, d'est en ouest, du nord au sud, et dont l'officialisation est une revendication politique du mouvement berbériste.

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Dans le sillage de cette décision présidentielle, Nouria Benghebrit, la ministre algérienne de l'Éducation nationale, a ordonné ce 25 décembre à toutes les directions de wilaya (préfecture) relevant de son secteur de fêter Yennayer 2019 dans toutes les écoles de la République. Les établissements scolaires ont le choix du programme des festivités: chants, expositions, pièces de théâtre ou autres manifestations culturelles, a précisé la décision de la ministre. Des cours vulgarisant le début de l'an berbère seront également dispensés dans les écoles, selon la même source.

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