La France est devenue la 1ère destination des Afghans déboutés de l’asile en Allemagne

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Les Afghans qui n’ont pas obtenu le statut de réfugié en Allemagne tentent souvent de s’installer en France après avoir passé des années outre-Rhin, craignant d’être expulsés vers leur pays d’origine. L’Hexagone est devenu la destination favorite de milliers de migrants «dublinés».

Des migrants en Bavière déboutés de leur demande d'asile «disparaissent» ces derniers mois, afin d'éviter l'expulsion vers leur pays d'origine, et partent pour l'Italie ou la France, constate Le Monde dans une enquête publiée le 6 mai.

«L’implication de la France en Afrique est significative et enfin on en parle» (image d'illustration) - Sputnik Afrique
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Les Afghans, en particulier, craignent d'être expulsés de Bavière, Land réputé pour sa politique migratoire restrictive, précise le journal. L'Allemagne a accordé l'asile aux Afghans dans 37,5% des cas en 2018, alors qu'en France le taux de protection était de plus de 80% jusqu'en 2017, avant de baisser à 59% début 2019. La France devance ainsi l'Italie comme destination favorite, depuis le durcissement de l'accueil après l'arrivée au pouvoir de Matteo Salvini, selon Le Monde.

Stephan Dünnwald, porte-parole du conseil des réfugiés du Land, s'est récemment rendu à Paris pour retrouver des déboutés venus d'Allemagne dans les campements de la porte de La Chapelle, dans le nord de la capitale. Pour lui, «les conditions y sont merdiques, mais pour eux tout est mieux que Kaboul».

Il est impossible de savoir combien de migrants ont «disparu» ces derniers mois, le ministère bavarois de l'Intérieur ayant refusé de répondre aux questions du Monde. Mais M.Dünnwald estime qu'ils sont au moins «plusieurs milliers». En 2018, en Allemagne, plus de 46.000 demandeurs d'asile ont lancé une nouvelle procédure dans un autre État de l'Union européenne, dans près d'un cas sur deux en France, ajoute le média.

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Toutes nationalités confondues, en 2018, les «dublinés» (en référence aux accords de Dublin) représentaient un tiers des quelque 120.000 demandes d'asile enregistrées en France, précise le quotidien. Officiellement, l'accord permet à la France de renvoyer outre-Rhin les Afghans venus d'Allemagne, mais il reste mal appliqué, le taux de transfert de ces personnes tournant autour de 15% en France.

Cette situation favorise ces «mouvements secondaires» entre pays européens, car si un migrant n'a pas été transféré au bout de six mois vers l'État où ses empreintes ont été enregistrées à son arrivée en Europe, il peut déposer une demande d'asile dans un nouvel État membre (le délai est de dix-huit mois si le demandeur d'asile est déclaré «en fuite»), conclut Le Monde.

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