Propagande de Daech: «après la conviction du djihad, celle des attentats»

© Sputnik . Ekaterina YansonAlep, Syrie
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Si le proto-État islamique* a perdu la guerre militaire en Irak et en Syrie, il aurait bel et bien gagné celle de la communication. Aya Mcheimeche a étudié la production média des dirigeants de Daech, principalement leurs vidéos gores et leurs revues subtiles voire poétiques. Elle livre son analyse à Désalliances.

L’agence de presse de Daech* a revendiqué le double attentat de Tunis survenu ce jeudi 27 juin. Ce nouvel épisode de violence, qui se multiplie à travers le monde et la vidéo d’Al Baghdadi, diffusée fin avril dernier, contredit l’idée que l’organisation, et sa communication, sont mortes. Si Daech* a bien perdu son emprise territoriale, sa propagande et ses structures de communication, en revanche, ne semblent pas avoir été anéanties.

Comment Daech* a-t-il remporté la guerre de la communication? C’est le sous-titre de l’ouvrage d’Aya Mcheimeche, intitulé: «Armes 2.0: le pouvoir des mots». Ce petit livre, paru en février dernier chez V.A. Éditions, est une étude approfondie de la production média de Daech*. Analyste en Relations Internationales, Aya Mcheimeche a scruté chaque détail de la propagande de Daech* à travers ses vidéos gores et ses revues subtiles voire poétiques.

Aya Mcheimeche rappelle que ces «caméléons de la communication» ont intégré les codes, adapté la rhétorique et utilisé les moyens médiatiques des pays occidentaux pour convaincre une frange de la population de ces pays de rejoindre le califat. Elle profite de ce rappel pour casser l’idée que seul les égarés ou les «abrutis» ont embrassé la cause djihadiste et que de nombreuses personnes instruites ont aussi adhérer aux idées et aux actions de Daech*.

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Enfin, cette franco-libanaise polyglotte, considère que les pays occidentaux ont «mal géré» la contre-propagande pour faire face à la communication rodée et professionnelle de Daech*. Après le retard et le laisser-aller des premières années, qui a conduit à des attentats fatals hors de Syrie et d’Irak, Aya Mcheimeche critique cette contre-propagande presque inexistante notamment en France et soutient l’idée qu’un nouvel État islamique* pourrait renaître de ses cendres.

*Organisation terroriste interdite en Russie

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