Menaces US et forage turc au large de Chypre: «les sanctions ne résoudront pas les problèmes»

© AP Photo / Lefteris PitarakisLe nouveau navire de forage turc 'Conqueror'
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Suite à l’achat par la Turquie de S-400 russes, les États-Unis pourraient décréter des sanctions contre Ankara, a déclaré Donald Trump, ajoutant toutefois que la décision n’en était pas encore prise. Vladimir Tchijov, délégué permanent de la Russie auprès de l’UE, a commenté pour Sputnik cette déclaration et la tension actuelle au large de Chypre.

Washington étudie la possibilité d’imposer des sanctions à la Turquie en réaction à l’achat par Ankara de systèmes de défense antiaérienne russes S-400, alors que le Conseil de l’UE a décidé de suspendre le dialogue à haut niveau avec la Turquie, arguant de ses activités de forage au large de Chypre.

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L’UE suspend le dialogue à haut niveau avec Ankara: une «tentative de sanctionner la Turquie pour l’achat de S-400»?

Sanctions, l'unique instrument de la politique états-unienne?

«Finalement, les sanctions sont devenues l’unique choix de la politique extérieure des États-Unis», a constaté Vladimir Tchijov, ambassadeur russe auprès de l’Union européenne, commentant la déclaration de Donald Trump sur d’éventuelles sanctions contre la Turquie.

Évoquant la tension provoquée par les activités de forage effectuées à présent par la Turquie au large de Chypre, le diplomate a souligné:

«Cette tension ne contribue guère à résoudre le problème chypriote. La Russie veut que ce problème soit résolu».

La désescalade des tensions est nécessaire

Et d’ajouter que cela imposait la désescalade des tensions.

«La détente et le dialogue dans le contexte habituel pour les deux communautés [de l’île, ndlr] sont nécessaires. En tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, la Russie n’a cessé de proposer qu’à chaque étape, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu [Russie, États-Unis, France, Chine et Royaume-Uni, ndlr] soient impliqués. Néanmoins, certains pays ne le veulent pas», a rappelé M.Tchijov.

Interrogé sur la position de l’Europe concernant le forage effectué par la Turquie au large de Chypre, l’ambassadeur russe a relevé:

«Il y va du droit international, et la position de l’Union européenne est facile à comprendre. Quand il s’agit du droit international, il ne peut pas y avoir d’interprétations différentes. Quoi qu’il en soit, les sanctions ne résoudront pas les problèmes. Les relations de l’UE avec la Turquie ont un spectre plus large. On ne doit pas oublier l’accord sur les migrants entre l’Union européenne et la Turquie. Aussi, l’UE doit-elle être prudente».

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En 2017, Ankara a signé avec Moscou un contrat estimé à plus de 2,1 milliards d'euros pour la livraison de quatre batteries de S-400. L’achat de missiles antiaériens S-400 a provoqué un scandale international. Les États-Unis ont insisté pour que la Turquie achète les systèmes américains Patriot à la place des S-400, prévenant Ankara que le contrat conclu avec Moscou pourrait remettre en cause l'achat d'avions de chasse furtifs F-35 à Lockheed Martin. Pourtant, la Turquie a refusé de transiger.

Chypre est divisée en deux depuis l'invasion du tiers nord de l'île par l'armée turque en 1974. Les deux parties de l’île se disputent des gisements gaziers en Méditerranée sur lesquels Ankara poursuit des activités de forage malgré les avertissements européens.

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