Une femme de 37 ans, qui avait séjourné pendant neuf mois en Syrie avec ses trois jeunes enfants en 2017, a été condamnée le 7 août à Paris à huit ans d'emprisonnement.
Pour le tribunal correctionnel, c'est la «seule peine adaptée» au comportement de la prévenue et à sa «dénégation absolue des faits» qui est allée «jusqu'à nier les évidences de ce dossier».
En mars 2017, après les attentats sanglants en France et notamment celui de Nice, près de son domicile d'Antibes, elle avait rejoint la Syrie, emmenant avec elle sa fille de 9 ans et ses deux garçons de 7 et 5 ans.
«C'était un départ préparé, dissimulé et pensé comme définitif», a estimé le tribunal: cette femme déjà mariée y rejoignait «un combattant» avec lequel elle entretenait une relation en ligne et qu'elle a épousé à son arrivée dans la région d'Idlib, au nord-ouest de la Syrie.
Si le groupe islamiste auquel il appartenait, Ahrar al-Cham*, ne figure pas sur la liste des organisations terroristes établie par les instances internationales, il avait des «liens opérationnels avec Al-Qaida*» et peut donc être qualifié de groupe terroriste en droit français, a considéré le tribunal.
Le tribunal correctionnel a en outre accordé un euro de dommages et intérêts aux trois enfants de Rajae Moujahid «traumatisés par ce long séjour en Syrie».
*Organisation terroriste interdite en Russie