Politique de sanctions des USA envers Cuba et le Venezuela: l’histoire se répète-t-elle vraiment?

© AP Photo / Ariana CubillosMiguel Diaz-Canel et Nicolas Maduro
Miguel Diaz-Canel et Nicolas Maduro - Sputnik Afrique
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Le blocus de Cuba instauré par les États-Unis en 1960 et les sanctions imposées au Venezuela par Donald Trump le 5 août dernier ont certains traits communs, bien que plus d’un demi-siècle sépare ces deux événements. Un politologue cubain a fait part à Sputnik de ses idées sur ce point.

La principale ressemblance entre la politique américaine à l’égard de Cuba et celle que les États-Unis pratiquent envers le Venezuela réside dans le fait que toutes les deux violent le droit international, a déclaré à Sputnik Arturo Lopez-Levy, professeur à l'Université Holy Names, à Oakland (Californie).

En violation du droit international

«Pas un seul pays n’est en droit d’envisager un renversement du gouvernement d’un autre pays et n’a le droit d’imposer, à titre unilatéral, des sanctions sans l’aval du Conseil de sécurité des Nations unies ou, du moins, d’une structure régionale compétente», a expliqué l’universitaire.

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Et de rappeler qu’au moins deux membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu, à savoir la Chine et la Russie, intervenaient ouvertement contre les sanctions imposées au Venezuela. Dans le même temps, quatre membres permanents sont toujours opposés aux sanctions visant Cuba.

«Avant le 5 août, certains pays européens soutenaient les sanctions contre le Venezuela, mais je doute que le Royaume-Uni, indépendamment de son nouveau gouvernement, et la France poursuivent ce soutien», a estimé le politologue, ajoutant que, par tradition, l’Europe s’opposait à des sanctions contre des «parties tierces», soit des pays ne pouvant commercer avec un État faisant l’objet de sanctions de la part des États-Unis.

Ni embargo, ni blocus, mais sanctions

Arturo Lopez-Levy a estimé que, dans le cas de Cuba et du Venezuela, il ne s’agissait que de sanctions. Les termes «embargo» et «blocus» font, selon lui, partie d’une propagande politique qui, en fonction des intérêts qu’elle fait valoir, essaie de diminuer la gravité des sanctions (par le mot «embargo») ou d’en accentuer la portée (avec «blocus»).

«Ce n’est pas un blocus au sens militaire, comme cela est décrit dans le droit international. Ce n’est pas non plus un embargo qui prévoit l’arrêt des transactions seulement entre deux pays, alors que maintenant les sanctions touchent aussi des parties tierces. Aussi, parlons-nous de la politique des sanctions», a insisté l’expert.

C’est le peuple qui en paie le prix

Ce dernier a retenu une similitude supplémentaire entre les politiques des États-Unis envers La Havane et Caracas, avec l’absence de soutien accordé à la population des pays frappés de sanctions.

«À l’heure actuelle, il n’y a d’exceptions [au Venezuela, ndlr] que pour certains produits alimentaires et médicaments, mais le dommage infligé [par les sanctions, ndlr] à l’ensemble de l’économie est incontestable. Il n’est plus uniquement question de prétendues personnes corrompues, liées au pouvoir», a signalé l’interlocuteur de Sputnik.

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Et de résumer que les sanctions n’étaient plus une punition envers le gouvernement du Venezuela, comme cela avait été déclaré en 2017, mais envers la société vénézuélienne dans son ensemble.

Lundi 5 août, sous prétexte de «la poursuite de l'usurpation du pouvoir par le régime illégitime de Nicolas Maduro», Donald Trump a signé un décret ordonnant le gel total des biens du gouvernement vénézuélien aux États-Unis. Le décret interdit également toute transaction avec les autorités du pays.

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