Merkel et Macron se disputent-ils le leadership de l’UE et des Balkans occidentaux?

© AP Photo / Markus SchreiberAngela Merkel et Emmanuel Macron
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Le 19 août, lors des célébrations du 30e anniversaire du pique-nique paneuropéen dans la ville de Sopron, en Hongrie, Angela Merkel a déclaré que l’Europe sera vraiment unie quand tous les pays des Balkans occidentaux auront rejoint l’UE. Un analyste politique serbe a commenté cette déclaration pour Sputnik.

Selon certains observateurs, la déclaration de la chancelière allemande sur l’élargissement de l’Union européenne aux Balkans occidentaux ne devrait pas être interprétée comme un message adressé aux Balkans occidentaux eux-mêmes, y compris à la Serbie, mais plutôt au Président français Emmanuel Macron. Ce message sous-entendrait que même si Mme Merkel se retire de la politique, l’Allemagne ne sera pas forcément prête à céder à la France le rôle de leader au sein de l’UE.

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Bien que les propos d’Angela Merkel puissent paraître optimistes pour les Serbes et faire renaître l’espoir d’une adhésion à l’UE, ils ne témoignent en réalité que de cette profonde crise que Bruxelles est en train de traverser, confie à Sputnik Sasa Adamovic, analyste politique serbe.

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Selon lui, l’Union européenne est aujourd’hui au stade de confrontation sur le sujet de l’avenir de l’Union. Après le Brexit, soit après le départ du Royaume-Uni de l’UE, l’Allemagne et la France se partageront définitivement les postes clés à Bruxelles. Quoi qu’il en soit, les déclarations d’Emmanuel Macron et d’Angela Merkel sur l’avenir européen des Balkans occidentaux montrent bien qu’ils ne se sont pas concertés sur la question.

«Leurs propos prouvent qu’ils voient différemment l’avenir de l’Union européenne. En effet, l’Allemagne ne cesse d’insister sur l’élargissement ultérieur de l’UE, avant tout aux Balkans occidentaux, alors que M.Macron propose d’attendre pour voir dans quelle direction ira désormais l’Union», explique M. Adamovic.

Il prévient que Belgrade ne devrait pas faire de mauvaise interprétation, en sa faveur, de la déclaration de la chancelière allemande, car la position de Berlin concernant l’adhésion de la Serbie à l’UE est bien connue et n’a pas changé ces derniers temps. Elle signifie que la Serbie doit reconnaître le Kosovo. Par ailleurs, Berlin propose à titre de condition souhaitable que Belgrade accepte que la Bosnie-Herzégovine devienne un État unitaire, ce qui pourrait signifier la disparition même de la République serbe de Bosnie.

L’expert souligne que dans les deux cas, un détriment irrémédiable serait infligé aux intérêts nationaux de la Serbie et qu’à ces conditions, l’adhésion à l’UE lui ferait plus de mal que de bien.

Par ailleurs, il relève qu’il est à présent difficile de dire quelle vision de l’avenir de l’UE, celle d’Emmanuel Macron ou celle de d’Angela Merkel, prendra le dessus, car il existe encore une troisième option, celle souverainiste du vice-président du Conseil italien Matteo Salvini qui insiste sur la restitution de la souveraineté aux pays membres de l’UE, ainsi que sur la protection des frontières de l’Union.

«Toujours est-il, qu’au sein même de l’UE, une lutte âpre et passionnante se déroule entre trois différentes conceptions de l’avenir. Quant à moi, je choisirais l’option souverainiste, car elle correspond à nos idées sur la défense des intérêts nationaux et d’État, avant tout en ce qui concerne le Kosovo-Métochie et la République serbe de Bosnie», conclut l’interlocuteur de Sputnik.

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