Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a répondu lundi 9 septembre aux propos du chef du Pentagone, Mark Esper, qui avait souhaité samedi, suite à un entretien avec la ministre française des Armées, que la Russie «se conduise comme un pays plus normal».
«Il nous a appelé à agir comme un pays normal, mais pas comme les États-Unis. Puisque dans ce cas-là, nous aurions dû […] bombarder l’Irak ou encore la Libye, une violation flagrante du droit international», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse aux côtés de Jean-Yves Le Drian et Florence Parly.
Poursuivant son idée, il a estimé que la Russie aurait dû soutenir «un coup d’État anticonstitutionnel en Ukraine en février 2014, à l’instar des États-Unis et de leurs proches alliés, lorsque l’opposition ukrainienne, sous la pression des radicaux, des néonazis, avait foulé aux pieds un accord signé [le 21 février 2014, ndlr] par les pays-membres de l’UE».
«Nous allons probablement rester quand même anormaux pour l’instant», a de son côté ajouté Sergueï Choïgou, ministre de la Défense.
Le Drian et Parly à Moscou
Jean-Yves Le Drian et Florence Parly ont rencontré ce lundi 9 septembre leurs homologues russes en format 2+2 dans le cadre d'un dialogue intergouvernemental. Il s'agit de la première rencontre au format 2+2 depuis 2012, lorsque les ministres s'étaient réunis à Paris. Les ministres ont évoqué la situation en Ukraine ainsi que les récentes tensions dans le golfe Persique, le dossier du nucléaire iranien, les crises en Libye et en Syrie ainsi que la situation en Centrafrique.