«Nous vivons dans un état de crise permanent, au bord de la survie»: les Libanais descendent dans les rues

© Sputnik . Zahraa El AmirSituation à Beyrouth
Situation à Beyrouth  - Sputnik Afrique
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À Beyrouth, ce vendredi matin, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes et de matraques en caoutchouc pour disperser les manifestants protestant contre la politique fiscale du gouvernement du Premier ministre Saad Hariri. Sputnik a contacté certains de ces Libanais qui réclament la démission des autorités en place.

Excédés par le coût de la vie et la faiblesse des services publics, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Beyrouth et de plusieurs grandes villes du Liban pour protester, entre autres, contre la mise en place d’une taxe sur les appels effectués via les applications de messagerie Internet, telles que WhatsApp. Les usagers seraient facturés 20 centimes de dollar (18 centimes d'euro) pour chaque appel.

La vie devient insupportable

«La situation devient bel et bien insupportable. Nous vivons dans un état de crise permanent, au bord de la survie. Et voilà que l’État impose de nouvelles taxes, dont souffriront les pauvres gens. Nous protestons non seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour nos enfants. Nous poursuivrons les manifestations pour arrêter la corruption et les détournements auxquels se livrent les politiciens libanais», raconte à Sputnik l’un des protestataires.

Une manifestante confie à Sputnik que les Libanais protestaient contre la corruption et le système des quotas en politique.

© Sputnik . Zahraa El AmirProtestations au Liban
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Protestations au Liban
«Nous voulons destituer le gouvernement et le Président, dissoudre le parlement. Nous voulons traduire en justice chacun des politiciens-voleurs. Ils sont responsables du fait que le peuple ne mange pas à sa faim. Nous nous sommes rassemblés pour inverser la situation. Nous ne rentrerons pas chez nous tant que nous n’aurons pas gain de cause», martèle-t-elle.

À bas les quotas religieux au gouvernement!

Le politologue et écrivain libanais Sarkis Abu Zaed a parlé à Sputnik des particularités  nationales et religieuses des protestations au Liban.

«On voit beaucoup de slogans contre les quotas religieux et régionaux au gouvernement, qui est un système bien établi au Liban, pays connu pour la diversité de ses religions. Et voilà que bien des slogans ici sont dirigés contre un statut particulier pour certaines confessions. Ces revendications sont faites par les représentants de différentes religions. C’est un bon signe qui contribuera sans doute à une cohésion plus étroite entre les Libanais», estime-t-il.

Et d’ajouter qu’il n’était pas étonnant que les gens se révoltent contre un gouvernement incapable de résoudre leurs problèmes quotidiens.

Les politiciens ne démissionneront pas

«Hariri étudie la situation et cherche une issue à la crise. Sa démission ne ferait qu’aggraver encore plus le problème au lieu de le résoudre. Il n’y a aujourd’hui au Liban aucune perspective de mise en place d’un nouveau gouvernement. Même le gouvernement actuel a été formé avec énormément de peine», rappelle à Sputnik Mustafa Aloush, membre du bureau politique du parti Mustaqbal du Premier ministre libanais.

Le ministre libanais des Télécommunications, Mohammad Choucair, a annoncé l’annulation d’une taxe envisagée sur les messageries telles que WhatsApp, sans que cela mette toutefois fin à la révolte en cours contre la classe politique du pays.

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