Pour la deuxième nuit consécutive, une mesure de couvre-feu a été décrétée à Santiago entre 19H00 et 06H00 locales (22H00-09H00 GMT), relate l’AFP. L'état d'urgence est également en vigueur dans plusieurs régions, incluant la capitale de 7 millions d'habitants. Il a été étendu dimanche soir à plusieurs grandes villes du sud et du nord du pays.
«Nous sommes en guerre contre un ennemi puissant, implacable, qui ne respecte rien ni personne et qui est prêt à faire usage de la violence et de la délinquance sans aucune limite», a déclaré le Président Piñera à la presse.
Le général Javier Iturriaga, chargé vendredi de la sécurité publique par le chef de l'État, a de son côté appelé les habitants à rester «calmes» et à ne pas sortir de chez eux.
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— Orietta Retamales G. (@laoryory) October 21, 2019
Les émeutes se sont poursuivies dimanche. Des affrontements ont eu lieu entre manifestants et policiers dans l'après-midi dans le centre de Santiago, tandis que des pillages se déroulaient dans plusieurs endroits de la capitale. 1.500 personnes ont été arrêtées, selon la préfecture.
Cinq personnes ont péri dans l'incendie d'une usine de vêtements en proie à des pillages. «Cinq corps ont été retrouvés à l'intérieur de l'usine en raison de l'incendie», dans le nord de la capitale, a annoncé à des médias locaux le commandant des pompiers de Santiago, Diego Velasquez.
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— EN LATINIDAD (@EnLatinidad) October 19, 2019
Deux personnes étaient déjà mortes dans la nuit de samedi à dimanche dans l'incendie d'un supermarché également pillé par des manifestants dans le sud de la capitale et une troisième avait été blessée, le corps brûlé «à 75%», selon les autorités.
Deux personnes ont aussi été blessées par balle et hospitalisées dans un état «grave» après un incident avec la police lors de pillages, toujours dans le sud de la capitale, selon la même source.
Près de 10.000 policiers et soldats ont été déployés. Les patrouilles de militaires dans les rues sont une première dans le pays depuis la fin de la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990).
Soldiers patrol the streets in Chile's capital Saturday for the first time since the military dictatorship of General Augusto Pinochet ended in 1990.
— Graphenes (@Graphenes1) October 19, 2019
Protesters burned several subway stations and damaged dozens of others, and some set fire to a high-rise energy company building. pic.twitter.com/T2Ed8SDSAt
Selon les autorités, 1.462 personnes ont été arrêtées, dont 644 dans la capitale et 848 dans le reste du pays.
Après trois jours de violences, le centre de la capitale chilienne et d'autres grandes villes, comme Valparaiso et Concepcion, offraient des visions de désolation: feux rouges au sol, carcasses de bus carbonisées, commerces pillés et incendiés.
#SputnikVidéo | Malgré la suspension par le Président chilien Sebastian Pinera d'une augmentation des tarifs des transports, cause initiale des manifestations, les troubles se poursuivent à #Santiago
— Sputnik France (@sputnik_fr) October 20, 2019
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Plusieurs centaines de vols ont été annulés à l'aéroport de Santiago pendant la durée du couvre-feu. Des milliers de voyageurs se sont retrouvés bloqués pour la nuit.
Les manifestations ont débuté vendredi pour protester contre une hausse - de 800 à 830 pesos (environ 1,04 euro) - du prix des tickets de métro à Santiago, le réseau le plus étendu (140 km) d'Amérique du Sud qui transporte quotidiennement environ trois millions de passagers.
Des dizaines de supermarchés, de véhicules et de stations-service ont été saccagés ou incendiés. Les bus et les stations de métro ont été particulièrement ciblés. Selon le gouvernement, 78 stations ont subi des dommages, dont certaines ont été totalement détruites.
Ces dégâts dans le métro sont évalués à plus de 300 millions de dollars et un retour à la normale sur certaines lignes pourrait prendre «des mois», a indiqué dimanche le président de la compagnie nationale de Transports publics, Louis de Grange.
«Il ne s'agit pas seulement du métro, mais de tout. Les Chiliens en ont eu marre des injustices», a déclaré sur une chaîne de télévision locale un travailleur qui tentait dimanche de gagner son lieu de travail.
Quelques rares bus ont circulé dans la capitale, forçant les habitants à se rabattre sur les taxis et les VTC dont les prix se sont envolés.
