Boris Johnson s’attaque à la BBC, dont il remet en question l’impartialité

© AP Photo / Markus SchreiberBoris Johnson
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Après qu’un présentateur phare de la BBC a interpellé Boris Johnson sur son refus d’interview, le Premier ministre britannique a appelé ses ministres à boycotter la Radio 4, et menace de décriminaliser le non-paiement de la redevance, dont le groupe médiatique tire une grande partie de son financement.

Le week-end qui a suivi sa victoire aux élections législatives, Boris Johnson, cité par la presse britannique, a confirmé sa volonté de décriminaliser le non-paiement de la redevance. Il s’attaque de cette manière au plus grand groupe médiatique du pays, la BBC (British Broadcasting Organisation).

Avant les élections, le Premier ministre avait refusé d’être interviewé sur la chaîne, un comportement fustigé par l’un de ses présentateurs phare, Andrew Neil. Le journaliste s’est adressé directement à la caméra et a souligné que tous les chefs de partis britanniques s’étaient soumis à l’exercice de l’interview de 30 minutes, sauf Boris Johnson.

«Il n’y a pas de loi qui puisse forcer M. Johnson à une interview des leaders [de partis] à la BBC, a-t-il déclaré, mais le Premier ministre de notre pays devra, par moments, tenir tête au Président Trump, au Président Poutine, et au Président Xi de Chine». «Ce n’est donc pas trop demander de s’attendre à ce qu’il me tienne tête pendant une demie heure», a conclu Andrew Neil.

Un monologue que n’a visiblement pas apprécié Boris Johnson. Le leader des Tories, fort de sa majorité au Parlement, a appelé ses ministres à ne plus intervenir sur la Radio 4, radio la plus écoutée du pays. Il menace également de s’attaquer à la redevance, qui s’élève actuellement à 154 livres sterling (180 euros) par an. Si le non-paiement de la redevance était décriminalisé, la BBC pourrait perdre 235 millions d’euros, selon ses propres estimations.

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Des musulmans se prépareraient à quitter le Royaume-Uni après la victoire de Boris Johnson

La BBC accusée de partialité

Au cours de la campagne, le parti conservateur avait déjà accusé la BBC de ne pas être impartiale envers le Brexit. Boris Johnson a lui-même reproché au groupe audiovisuel d’avoir «largement couvert» l’histoire d’un petit garçon de quatre ans, semble-t-il atteint d’une pneumonie, forcé de dormir à même le sol d’un hôpital. Un reportage qui, selon Downing Street, visait à mettre en lumière les failles du système de santé provoquées par les mesures d’austérité des conservateurs.

Dans l’opposition, le Labour avait au contraire évoqué le parti pris de la BBC en faveur du parti au pouvoir, les citant abondamment sans les critiquer. Parallèlement, les Labour et leur leader, Jeremy Corbyn, ne bénéficiaient pas du même traitement. De plus, dans un bulletin d’information, la chaîne avait coupé au montage des rires destinés au Premier ministre, elle s’en est par la suite excusée.

Le directeur général de la BBC, Tony Hall, contacté par le Guardian, a reconnu des erreurs mais rejeté les accusations de partialité. «Tous les jours, à chaque instant, les éditeurs doivent prendre des décisions difficiles. Je n’accepte pas l’approche de ces critiques, qui se servent d’une poignée d’exemples pour laisser entendre que nous prenons parti dans un sens ou dans un autre», a-t-il déclaré.

Une minorité croit aux infos de la BBC

Le centre public de sondage YouGov a constaté lors d'une étude que de moins en moins de Britanniques considèrent comme fiables les informations de la BBC.

Pour le mois de décembre, seuls 44% d'entre eux déclarent faire confiance aux informations relayées par la chaîne, tandis qu'ils étaient plus de 50% au mois d'octobre.

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