La Chambre des représentants vote l'impeachment de Trump, il sera jugé au Sénat

© Sputnik . Iliya Pitalev / Accéder à la base multimédiaDonald Trump
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Donald Trump a formellement été accusé, dans la soirée du 18 décembre, d’abus de pouvoir et d’obstruction au Congrès par la Chambre des représentants. Il devient le troisième Président des États-Unis à subir l’affront de l’impeachment. C’est désormais le Sénat qui se chargera de l’organisation de son procès en destitution.

Le 18 décembre, le 45e Président des États-Unis a été mis en accusation, c’est au tour du Sénat à majorité républicaine d'organiser son procès en destitution selon un rituel qui a servi à juger deux Présidents américains seulement, et dont les contours restent à préciser.

Dominée par les démocrates, la Chambre des représentants s'est prononcée en faveur de l'impeachement par 230 voix contre 197.

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Le procès exceptionnel devrait commencer dès janvier, quand une équipe d'élus démocrates de la Chambre des représentants quittera l'aile sud du Capitole pour rejoindre son aile nord avec l'acte d'accusation du Président.

«Le Président a confiance dans le Sénat pour rétablir l'ordre», a commenté dans la foulée la Maison-Blanche. «Il est prêt pour les prochaines étapes et a confiance dans le fait qu'il sera totalement disculpé».

Seuls deux autres Présidents - Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton en 1998 - ont vécu une mise en accusation. Le républicain Richard Nixon, empêtré dans le scandale du Watergate, avait préféré démissionner en 1974 avant de subir une telle avanie.

«Abus de pouvoir», «entrave à la bonne marche du Congrès»

Les démocrates accusent Donald Trump d'avoir cherché à faire pression sur son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, afin que Kiev ouvre une enquête sur les activités en Ukraine du fils de Joe Biden et sur Joe Biden lui-même, le potentiel adversaire démocrate de Trump lors de la présidentielle de novembre 2020.

Ils lui reprochent aussi d'avoir entravé leur enquête en bloquant la transmission de documents et les témoignages de ses principaux conseillers mais aussi via des tentatives vaines d'empêcher d'autres dépositions et d'intimider des témoins.

Donald Trump réagit

Peu après sa mise en accusation, le locataire de la Maison-Blanche a dénoncé depuis le Michigan la «haine» des démocrates du Congrès.

«Pendant que nous créons des emplois et que nous nous battons pour le Michigan, la gauche radicale au Congrès est rongée par l'envie, la haine et la rage, vous voyez ce qu'il se passe», a-t-il lancé lors d'un meeting de campagne depuis la ville de Battle Creek.

«Les démocrates essayent d'annuler le vote de dizaines de millions d'Américains», a ajouté le Président.

Il a également déclaré que la procédure de destitution était un «suicide politique pour le Parti démocrate».

Jésus a eu «plus de droits» que M.Trump

Pour Barry Loudermilk, parlementaire de Géorgie, Jésus a eu «plus de droits» lors de son procès devant Ponce Pilate que Donald Trump face à la procédure de destitution lancée par les démocrates contre le Président états-unien.

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«Quand Jésus a été faussement accusé de trahison, Ponce Pilate a donné à Jésus l'occasion de faire face à ses accusateurs. Durant ce simulacre de procès, Ponce Pilate a accordé plus de droits à Jésus que les démocrates n'en ont accordé à ce Président dans cette procédure», a notamment déclaré M.Loudermilk lors du débat à la Chambre des représentants.

«Le Président a eu l'occasion de venir témoigner... il a refusé de le faire», lui a rétorqué Jerry Nadler, le président démocrate de la commission judiciaire qui a écrit l'acte de mise en accusation.

Destitution dans la Constitution américaine

En matière de destitution, la Constitution américaine est très succincte: elle confie à la Chambre des représentants le soin de mener l'enquête et de mettre le Président en accusation (impeachment) en cas de «trahison, corruption ou autres crimes et délits sérieux».

Il revient ensuite au Sénat de le juger à une majorité des deux tiers lors d'un procès présidé par le chef de la Cour suprême.

Pour le reste, le Sénat a toute latitude sur la durée et la modalité des débats.

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