La Sicile, ligne de front des USA en Méditerranée?

© Photo fornita da Pippo GurrieriMilitants du mouvement No MUOS près de la base aérienne US de Sigonella, en Sicile (photo d'archives)
Militants du mouvement No MUOS près de la base aérienne US de Sigonella, en Sicile (photo d'archives) - Sputnik Afrique
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Après l’assassinat du général iranien Soleimani à l’aide de drones MQ9 reaper, on s’interroge sur le rôle réservé à la Sicile, où sont justement déployés ces appareils, ainsi que le système de télécommunications (MUOS) de la Marine de guerre américaine. Un militant du mouvement No MUOS a commenté la situation pour Sputnik.

En cas d’escalade du conflit avec l’Iran ou la Libye, la Sicile risque de se retrouver en première ligne dans la «guerre des drones» menée par les États-Unis, ce qui préoccupe de plus en plus la population locale, notamment dans la commune de Niscemi où est installé le système de télécommunications (MUOS) de la Marine de guerre américaine. Au nom des locaux, le maire de Niscemi, Massimiliano Conti, a exprimé ses préoccupations au sujet de la situation.

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Une île transformée en «porte-avions» et «cible militaire»

«La Sicile représente depuis longtemps une sorte de "porte-avions" bien armé qui est utilisé dans des conflits sur toute l’étendue de la Méditerranée. La guerre en Sicile est menée en permanence, que ce soit indirectement ou non, car des avions et des drones s’envolent régulièrement de la base aérienne de Sigonella, et le système MUOS fonctionne à Niscemi», a déclaré à Sputnik Pippo Gurrieri, militant du mouvement No MUOS.

Et de rappeler que Sigonella et le système MUOS étaient des instruments militaires des États-Unis et de l’Otan.

«Le renforcement continu de la base de Sigonella, inscrite récemment dans le programme Alliance Ground Surveillance (AGS) de l’Otan, ne cesse de pousser cette base aérienne et nous tous au centre de conflits militaires dans la zone, dont les frontières s’élargissent en permanence. Nous nous sentons de plus en plus sur la ligne de front des guerres que mènent les États-Unis, mais auxquelles nous ne voulons pas participer», a expliqué le militant.

Pour lui, si on y dirige les hostilités, cet endroit devient inévitablement une cible militaire.

Le risque de terrorisme augmente

«Qui plus est, nous sommes particulièrement exposés au risque du terrorisme. Nous sommes la frontière méditerranéenne du soi-disant Occident, et notre région se retrouve souvent impliquée dans des conflits. Maintenant que Daech* n’a plus de territoire, s’ils [ses terroristes, ndlr] veulent déclarer la guerre à l’Occident, ils se livreront à des attentats. Et sur ce plan, nous sommes particulièrement exposés au risque d’attaques par vengeance», a relevé le Sicilien.

Selon ce dernier, il milite depuis plus de dix ans pour la fermeture des bases militaires des États-Unis et de l’Otan ainsi que le départ de Sicile des soldats américains.

«Dès le début de cette lutte, […] on ne cesse d’essayer de l’étouffer. […] Sous prétexte de sécuriser la Sicile, on veut militariser l’île. En réalité, les bases américaines nous exposent au risque d’être impliqués dans des conflits qu’aucun Sicilien ne veut», a résumé le militant.

*Organisation terroriste interdite en Russie

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