Patrouille populaire: de simples Grecs aident la police à protéger la frontière face à l’afflux de migrants clandestins

© Photo Achilleas Chiras / SOOCDes migrants amassés à Castanies, Évros, à la frontière gréco-turque
Des migrants amassés à Castanies, Évros, à la frontière gréco-turque - Sputnik Afrique
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Des centaines de volontaires grecs assurent la permanence à la frontière avec la Turquie, dans le delta du fleuve Évros où des milliers de réfugiés et de migrants se sont amassés après qu’Ankara a annoncé l’ouverture de ses frontières avec l’UE, raconte à Sputnik le juriste Paris Papadakis, président de l’association Delta.

À la frontière nord de la préfecture grecque d'Évros, dans la périphérie de Macédoine-Orientale-et-Thrace, le fleuve éponyme constitue une frontière naturelle entre la Grèce et la Turquie, tout en formant un delta. Les habitants des agglomérations environnantes sont toujours aux aguets pour couper court, si besoin, à toute tentative d’intrusion illégale, indique à Sputnik le juriste Paris Papadakis, président de l’association Delta, insistant tout particulièrement sur l’unité inédite des habitants locaux.

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«Ces jours-ci, plus de 500 volontaires aident à protéger la frontière. Ces sont des habitants des villes de Phères, de Trajanopolis [Traïanoúpoli, ndlr] et d’Alexandroupolis. Ces simples citoyens, des fermiers, des pêcheurs et des éleveurs, sont membres de notre association. En tout, on a prévenu plus de 10.000 infiltrations illégales sur le territoire grec, et nous continuerons en ce sens», assure-t-il.

Et d’ajouter que, prêts à défendre main dans la main avec la police les intérêts de la Grèce, les volontaires patrouillaient en permanence, jour et nuit.

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«Nous inspectons le fleuve et le territoire attenant, et surtout certains points de passage où, selon nos informations, des tentatives de pénétration illégales sont possibles sur le territoire de la Grèce. […] Nous patrouillons en voitures ou en bateaux. Tous sont armés, comme des militaires de la Garde nationale. Nous portons pour des raisons de sécurité des fusils de chasse et rien de plus», détaille le Grec.

Il retient que ce n’est la première fois que les habitants protègent le territoire de la sorte.

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«C’est toutefois la première fois que je vois que les habitants de cette région peuvent être aussi unis […] et obéir aux autorités sans mot dire. Cette unité est très touchante. Tous nous avons mis de côté nos problèmes pour protéger la frontière», relève l’homme de droit.

Comment fonctionne la «patrouille populaire»?

La population locale soutient en pratique les structures de force.

«Nous dépistons des migrants clandestins, livrons à la police les informations nécessaires à l’arrestation des passeurs. Tous les jours, nous sommes "les yeux" des militaires et des policiers. […] Nous sommes invariablement vigilants, car l’endroit même l’exige. Depuis plus de 50 ans, des fermiers, des éleveurs, des chasseurs et des pêcheurs utilisent des cabanes dans le delta de l’Évros, et depuis tout ce temps, nous veillons à ce que la frontière ne soit pas franchie par des migrants clandestins», résume Paris Papadakis, président de l’association Delta.
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