Lors de sa rencontre à Paris avec le Président Macron tenue lundi 9 mars, le maréchal libyen Khalifa Haftar s'est engagé à signer un cessez-le-feu dans le pays, a déclaré une source à la présidence française.
«Le maréchal Haftar a assuré qu'il s'engageait à signer le cessez-le-feu mais cet engagement cessera si les milices ne le respectent pas», a dit la source à l'issue d'un entretien d'une heure entre le chef de l'État et l'homme fort de l'Est libyen.
Plongée dans le chaos depuis 2011, la Libye est divisée en deux camps rivaux entre le gouvernement d'entente nationale (GEN) dirigé par Fayez el Sarraj, qui siège à Tripoli et qui est reconnu par la communauté internationale, et un gouvernement parallèle soutenu par le maréchal Khalifa Haftar, dans l'est du pays.
Le dernier sommet international visant à trouver une solution au conflit a débouché le 19 janvier à Berlin sur un engagement de non-ingérence et un respect de l'embargo sur les armes - accord qui est resté lettre morte, les belligérants et leurs alliés respectifs continuant d'acheminer combattants et armes en Libye.
La question du pétrole
La perspective d'une crise économique s'est par ailleurs accentuée en janvier avec le blocage des principaux sites pétroliers du pays par des groupes pro-Haftar.
Lors de son entretien avec le maréchal, Emmanuel Macron «a abordé la question du pétrole de manière à pouvoir s'assurer que l'argent du pétrole serve à l'ensemble de la population et à ce que cela débouche sur une levée du blocus des ports», a dit la source à l'Élysée. «Le maréchal a tenu à dire que c'était la population libyenne, et non lui-même, qui était à l'origine de ce blocus».
«Un des principaux acteurs de la scène politique libyenne»
Balayant ces critiques, une source diplomatique française a insisté le 9 mars sur le fait que le maréchal Haftar était «un des principaux acteurs de la scène politique libyenne» et devait donc «être pris en compte dans cette scène».