De 8,33% en Italie à 0,2% en Allemagne: quel est le taux de létalité du coronavirus?

© REUTERS / Flavio Lo Scalzomédecins italiens
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Le taux de létalité du coronavirus varie grandement d’un pays à l’autre, au point que certains s’interrogent sur la fiabilité de cet indicateur. L’importance accordée aux campagnes de dépistage et le fait que la maladie est parfois asymptomatique peuvent expliquer ces différences.

Le taux de létalité du coronavirus est un indicateur souvent avancé pour mesurer les progrès de la pandémie, pourtant les chiffres varient grandement d’un pays à un autre. Ce taux de létalité, à ne pas confondre avec le taux de mortalité, correspond au nombre de morts rapporté au nombre de cas infectés.

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Ainsi, avec 264 décès pour 9.134 cas déclarés, la France enregistrait mercredi soir un taux de 2,89%. Dans le même temps, l’Allemagne comptabilise 16 décès pour 6.633 cas, soit un taux de 0,2%. Enfin l’Italie, avec 2.978 décès pour 35.713 cas, voit son taux exploser à 8,33%, selon les chiffres du Parisien. Pour sa part, l’OMS avançait la semaine dernière un chiffre global de 3,4%, par la voix de son directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Nombre de dépistages

Ces écarts s’expliquent en premier lieu par les mesures de dépistage prises dans chaque pays. Ainsi, l’Allemagne et de la Corée du Sud, qui ont recouru à des campagnes de dépistage massives, ont vu leur taux de létalité chuter, de nombreux cas bénins ayant été comptabilisés.

«Ces chiffres des taux de létalité par pays ne veulent pas dire grand-chose, car ils ne comparent pas tous la même chose. Si le nombre de morts par pays est une donnée a priori fiable, celui du nombre de cas testés ne l'est pas. On sait très bien par exemple que l'Allemagne pratique des tests sur une partie beaucoup plus vaste de sa population que ne le fait la France», déclare ainsi au Parisien William Dab, épidémiologiste au Conservatoire national des arts et métiers et ancien directeur général de la Santé.

Maladie asymptomatique

La tâche est rendue d’autant plus difficile que la maladie causée par le coronavirus peut-être asymptomatique. De nombreuses personnes contaminées ne seront donc pas immédiatement contrôlées. Tester l’intégralité de la population infectée, y compris les personnes présentant peu de symptômes, paraît délicat mais les taux pourraient s’avérer plus précis à mesure que la pandémie avance, comme le rappelle au Monde le professeur Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique du réseau REACTing de l’Inserm.

«Dans toute épidémie, il existe une tendance à surévaluer le taux de létalité dans un premier temps, puis, au fur et à mesure que l'on détecte plus largement les personnes infectées et que la prise en charge des formes sévères s'améliore, ce taux baisse», déclare-t-il au journal.
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