L'Italie a été «abandonnée» par l'UE, estime un ex-Premier ministre italien, qui voit un «risque gravissime»

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L’ancien Président du Conseil des ministres italien Enrico Letta a fustigé le manque d’unité parmi les pays membres de l’Union européenne. L’Italie a eu «l’impression de bénéficier de l’empathie de ses voisins, mais sans intervention concrète à la hauteur du défi» représenté par la crise sanitaire, a-t-il confié au quotidien 20 Minutes.

Face à l’épidémie de Covid-19, l’ancien Président du Conseil des ministres italien Enrico Letta déplore le manque d’unité au sein  de l’Union européenne, dans une interview accordée au quotidien 20 Minutes. Il tient à souligner que ce défi qui intervient quatre ans après le référendum sur le Brexit, sera nuisible pour l’unité européenne, le qualifiant de «risque gravissime».

«Cette crise va changer l’Union européenne, de toute façon, comme ce fut le cas en 2008», a dit Enrico Letta.

Selon lui, confrontées au coronavirus, l’Italie n’a pas reçu d’aide de la part de ses voisins mais surtout des Chinois. Il a estimé que l’Italie avait eu «l’impression de bénéficier de l’empathie de ses voisins, mais sans intervention concrète à la hauteur du défi».

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De plus, il a évoqué les deux autres crises précédentes qui ont frappé l’Italie, celle, financière, de 2008 et celle, migratoire, de 2014 et 2015, au cours desquelles aucune aide n’a été apportée non plus.

«Sur deux sujets totalement différents, l’Italie a eu la perception d’être laissée en première ligne, sans aide de ses partenaires européens», a lancé Enrico Letta.

Le défi de l’épidémie de Covid-19

Affirmant que l’Italie avait été abandonné par ses partenaires européens, il a rappelé le fait que des masques achetés par son pays en provenance de Chine ont été bloqués pendant un moment sur le territoire allemand, alors que dans le même temps l’aide humanitaire arrivait depuis l’Empire du Milieu.

«Les Européens nous abandonnent, les Chinois nous aident», a-t-il résumé.

Les conséquences économiques

En outre, l’ancien Président du Conseil des ministres a tenu à souligner que la résolution des conséquences économique de l’épidémie due au coronavirus sera une épreuve de plus pour l’Union européenne. Il se demande si chaque pays décidera pour lui-même ou si des solutions communes seront élaborées et mises en place.

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«Sur ce point, il y a une différence entre la position de l’Italie, de l’Espagne et de la France, qui pensent que la relance est un sujet européen, et celle des Pays-Bas ou de l’Allemagne, qui estiment qu’il s’agit d’une question nationale», explique Enrico Letta.

Toutefois, selon lui «la relance est évidemment un sujet européen». En guise de conclusion, il a précisé que, dans ce contexte grave où la Banque de France a estimé que le PIB français avait baissé au niveau de ce que l’on enregistre en période de guerre, il espérait que cette crise apporterait à l’Union européen «plus d’unité et non pas plus de divisions».

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