Face à la pandémie de coronavirus, les aéroports connaissent une chute de fréquentation et auront du mal à restaurer le trafic aérien malgré un soutien de l’État dès la fin de la crise, rapporte Radio-Canada.
Ainsi à l’aéroport Pearson de Toronto, le nombre de vols est passé d’environ 1.300 par jour à seulement 350, ce qui constitue un quart du trafic normal, selon un porte-parole de ce grand hub aérien. L’aéroport Pierre-Elliott Trudeau à Montréal a enregistré une baisse de 84% avec seulement 80 vols au lieu des 500 vols habituels.
Dans d’autres pays, la même situation est observée en Europe. Ainsi en France, la baisse de fréquentation est si forte que le deuxième aéroport du pays, Paris-Orly (Val-de-Marne), a fermé ses portes mardi 31 mars. Tous les vols commerciaux ont été redirigés vers l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle.
En Allemagne, la fréquentation de l'aéroport de Francfort, le plus important du pays, a également chuté lors de la dernière semaine de mars, de 91% par rapport à la même période en 2019, selon les chiffres relayés par Le Figaro.
Le personnel est également touché
Cependant les aéroports ne sont pas les seuls à souffrir de cette baisse de fréquentation car les personnels qui travaillent autour sont également touchés, selon Merhan Ebrahimi, directeur du groupe d'études en management des entreprises de l'aéronautique de l’École des sciences de la gestion de l'Université du Québec à Montréal (UQÀM).
Selon les calculs des observateurs de l’industrie aéronautique, les compagnies aériennes subiraient des pertes qui seraient de 200 à 300 milliards de dollars dans le monde, rapporte M.Ebrahimi au media. En outre, les revenus des aéroports proviennent en grande partie de ces compagnies qui leur paient des droits pour utiliser leurs infrastructures, y décoller et y atterrir, par exemple.
Une période nécessaire pour se rétablir
Selon Merhan Ebrahimi, bien que tous les gouvernements allouent des fonds pour soutenir les principaux aéroports, la consommation de voyages aériens n’atteindra pas son niveau d’avant-crise avant des mois, car les passagers auront souffert de problèmes financiers et seront encore en proie à la peur.
Il estime que si aucun autre facteur ne vient affecter l’aviation, il faudra de deux ans et demi à trois ans pour que le secteur se rétablisse.