La défense du procès MH17 suppose que l’Ukraine a pu abattre le Boeing malaisien par erreur

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Lieu du crash du vol MH17 abattu en Ukraine - Sputnik Afrique
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Peu de versions ont été étudiées dans le cadre du procès du crash du Boeing malaisien effectuant le vol MH17. La défense n’a donc pas exclu que l’armée ukrainienne ait pu abattre l’avion. Selon deux avocats, l’Ukraine avait accès à des missiles de cette portée.

Le procès du crash du Boeing malaisien en 2014 étant en cours, la défense a critiqué le 22 juin l’enquête en avançant de nouvelles versions des faits, puisque d’autres scénarios que celui du système antiaérien Bouk russe n’ont pas été étudiés.

Sabine Ten Doesschate et Boudewijn van Eijck, avocats du Russe Oleg Poulatov accusé d’avoir abattu l’avion, estiment que peu de témoins ont été interrogés et peu de versions étudiées. Ceci pourrait être fait afin d’empêcher un examen approfondi de cette affaire. La défense souhaite donc entendre plus de témoins, relate le journal néerlandais Limburger.

Possible implication de l'armée ukrainienne

Lors d’une audition, Sabine Ten Doesschate a laissé entendre que les Forces armées de l’Ukraine auraient pu abattre le Boeing malaisien. 

D’après elle, bien que le parquet néerlandais considère ce scénario comme impossible, il est évident que l'armée ukrainienne avait accès à davantage d'armes, notamment à des missiles 9M38 et 9M38M1.

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En guise d’exemple, l’avocate a évoqué le crash du Tu-154M reliant le 4 octobre 2001 Tel Aviv à Novossibirsk. Il avait été involontairement abattu par un missile tiré par la défense aérienne ukrainienne qui effectuaient des exercices. Les 66 passagers et 12 membres d'équipage avaient trouvé la mort.

L’usage d’un «bouclier»?

Un autre avocat, Boudewijn van Eijck, a déclaré que les autorités néerlandaises avaient accepté d'enquêter sur les circonstances pour lesquelles Kiev n'avait pas fermé son espace aérien aux vols civils dans l'est du pays.

Ainsi, selon Me van Eijck, si la défense peut prouver que la non-fermeture de l'espace aérien a été effectuée pour des raisons militaro-stratégiques, c’est à dire afin que l'aviation civile puisse servir de bouclier, cela pourrait rendre le scénario militaire plus crédible. Selon cette version, il y a eu le 17 juillet 2014 un avion militaire représentant un danger qui se déplaçait dans la zone des conflits et auquel le radar du système antiaérien de Bouk a réagi. En d'autres termes, il pourrait s'agir de légitime défense.

Crash du Boeing en Ukraine

Un Boeing 777 de Malaysia Airlines, effectuant le vol MH17 Amsterdam-Kuala Lumpur, est tombé le 17 juillet 2014non loin de Donetsk. Les 298 personnes se trouvant à bord ont été tuées. Le crash est survenu dans la région de l’est de l’Ukraine, plongée dans un conflit armé opposant des républiques autoproclamées au gouvernement arrivé au pouvoir en février 2014 à la suite du coup d'État à Kiev.

Les autorités ukrainiennes ont rejeté la responsabilité du crash sur les membres des unités d’autodéfense des républiques autoproclamées qui ont, de leur côté, déclaré ne pas disposer d’armes sol-air d’une telle portée. Presque immédiatement après la tragédie, les États-Unis et leurs alliés européens ont affirmé, sans présenter la moindre preuve, que la Russie avait fourni à la république populaire autoproclamée du Donetsk (RPD) l’arme utilisée pour abattre l'avion et s’en sont servis comme prétexte pour adopter de nouvelles sanctions.

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Peu de temps après, les Pays-Bas ont mis en place une équipe d’enquête conjointe, la Joint Investigation Team (JIT). La Russie a plusieurs fois offert son assistance.

En 2018, la JIT a affirmé que le Boeing avait été abattu par un missile Bouk de fabrication russe. Selon le substitut du procureur général russe, Nikolaï Vinnitchenko, Moscou a remis aux Pays-Bas des documents prouvant que le missile appartenait à l’Ukraine et qu’il avait été tiré depuis une zone contrôlée par l’armée ukrainienne. La justice néerlandaise a reconnu avoir reçu ces informations du parquet russe au début du procès en 2020.

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