Un chef de parti condamné pour avoir «insulté» les 400.000 Marocains des Pays-Bas

© AP Photo / Phil NijhuisGeert Wilders
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Le chef du Parti pour la liberté (PVV) néerlandais Geert Wilders a été condamné pour «insulte collective» contre les 400.000 Marocains des Pays-Bas. Toutefois la cour d’appel a abandonné un autre chef d’accusation pour incitation à la haine envers le peuple marocain.

La cour d’appel de Schiphol, près d’Amsterdam, a condamné le dirigeant du Parti pour la liberté (PVV) néerlandais, Geert Wilders, pour avoir insulté collectivement les Marocains des Pays-Bas, tout en annulant une décision d'un tribunal inférieur qui avait déclaré en 2016 le politicien coupable d’incitation à la haine et à la discrimination.

Le juge J.M.Rienking a rejeté la demande de l'accusation de condamner M.Wilders à une amende de 5.000 euros. Il a déclaré que l'homme avait «déjà payé un prix élevé pendant des années pour avoir exprimé son opinion» après qu’il a dû être placé sous protection policière permanente.

«La cour considère qu'il est prouvé que M.Wilders est coupable d'insulte collective le 19 mars 2014. La cour ne prononcera aucune peine contre lui pour ceci. Il est acquitté des autres charges», a indiqué le magistrat dont les propos ont été repris par l’AFP.

L’accusé dénonce un procès politique

M.Wilders, qui a mis en avant la liberté d'expression dans sa défense, envisage de faire appel auprès de la Cour suprême.

Avant le jugement en appel, il avait estimé sur Twitter que le verdict déciderait si les Pays-Bas étaient «devenus une république bananière corrompue où le leader de l'opposition est condamné dans un procès politique», selon l’AFP.

​Après le verdict, il a noté que ses opposants, dont le Premier ministre «ne devraient pas se réjouir trop tôt».

Affaire sur l’insulte collective et l’incitation à la haine

Ce procès marque la fin de l’affaire lancée suite à un incident survenu à La Haye lors de la campagne pour les élections municipales en 2014.

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M.Wilders avait alors demandé à ses partisans s'ils voulaient plus ou moins de ressortissants marocains dans le pays. «Moins! Moins!», a scandé la foule et l’homme politique avait promis «de s'en occuper». Lors d’un autre rassemblement de campagne, M.Wilders a promis une ville «avec moins de charges et si possible avec aussi moins de Marocains». Près de 6.500 personnes avaient alors déposé une plainte pour incitation à la haine, discrimination et insulte.

Depuis, le chef du PVV a répété que «des millions de Néerlandais veulent moins de Marocains» et proposé de fermer toutes les mosquées des Pays-Bas ainsi que d’interdire le Coran, rappelle Le Monde.

Sous protection policière permanente depuis 16 ans

Geert Wilders, connu pour ses positions anti-islam qui lui ont valu de nombreuses menaces de mort, est personnellement protégé par la police depuis 2004. Il a été placé sous protection policière permanente après l’assassinat du réalisateur controversé Theo van Gogh à la suite d'un court-métrage critiquant l'islam.

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En novembre 2019, un tribunal néerlandais a condamné un Pakistanais à 10 ans de prison pour avoir préparé un «attentat terroriste» contre M.Wilders.

En décembre de la même année, M.Wilders a annoncé son intention de relancer l'organisation d'un concours de caricatures du prophète Mahomet, après l'avoir annulé en 2018 suite à des menaces de mort et à des manifestations. Il a invité les abonnés à son compte Twitter à lui «envoyer des caricatures-Mahomet», des dessins satiriques mettant en scène le prophète.

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