L’Onu dénonce les exactions contre les Kurdes dans les zones sous contrôle turc en Syrie

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Dans un nouveau rapport couvrant les six premiers mois de 2020, la commission d'enquête de l'Onu sur la Syrie dénonce les exactions ciblant les populations kurdes qui résident dans les zones contrôlées par Ankara. Le président de la commission, Paulo Pinheiro, appelle la Turquie à agir sans pour autant l’accuser directement.

Le 15 septembre, la commission d'enquête internationale indépendante de l'Onu sur la Syrie a publié son 21e rapport portant sur les six premiers mois de 2020. Dans son compte-rendu, elle évoque les exactions dans les régions kurdes qui se trouvent sous contrôle turc.

Les forces turques «informées des actes de tortures»

La commission souligne des «pillages systématiques» de la part de groupes radicaux soutenus par Ankara, des détentions arbitraires, le déplacement forcé de familles kurdes qui fuient «meurtres, menaces, racket, enlèvements, tortures et détentions».

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D’après les enquêteurs, «les forces turques sont informées et présentes dans les installations contrôlées par l’ANS [Armée nationale syrienne, ndlr] où les mauvais traitements des détenus sont généralisés, y compris lors des sessions d’interrogatoires au cours desquelles des actes de tortures ont eu lieu».

«La Turquie doit agir»

En outre, à Afrine tout comme à Ras al-Aïn, «les femmes kurdes […] ont subi des actes d’intimidation par des membres de brigades de l’ANS, créant un climat généralisé de peur qui les confine dans leur foyer».

Lors d’un point presse, le président de la commission Paulo Pinheiro a appelé Ankara à prendre des mesures.

«La Turquie doit agir afin de prévenir ces abus et assurer la protection des civils dans ces zones sous son contrôle», estime-t-il.

Les offensives turques

Ankara considère comme terroristes les Unités de protection du peuple (YPG) et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

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En 2018, la Turquie a mené l’opération Rameau d’olivier contre les Kurdes des YPG du district syrien d'Afrine. Damas avait alors condamné cette intervention turque, notant que ce territoire faisait partie intégrante de la Syrie.

Le 9 octobre 2019, Ankara a lancé son offensive Source de paix dans le nord-est de la Syrie. D’après Recep Tayyip Erdogan, elle avait pour but de sécuriser la frontière sud de son pays, protéger l’intégrité territoriale du pays voisin et assurer le retour des réfugiés syriens. Après plusieurs rencontres séparées entre Recep Tayyip Erdogan, Vladimir Poutine et Donald Trump, deux accords ont été conclus avec Moscou et Washington pour organiser le retrait des YPG du nord-est de la Syrie.

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