Trump ou Biden, quelqu’un arrêtera-t-il le «fracking» aux USA?

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La fracturation hydraulique s’est invitée dans la campagne électorale américaine, où le camp Républicain accuse les Démocrates de vouloir interdire cette pratique. Au-delà du débat électoral, l’hypothèse semble improbable, alors que le «fracking» a fait des États-Unis le premier producteur mondial d’hydrocarbures.

«No more, no new fracking» («pas plus, pas de nouvelle fracturation [hydraulique, ndlr.]»).

Cette sortie de Joe Biden, lors de son débat contre Bernie Sanders le 15 mars 2020 sur CNN, à l’occasion des primaires Démocrates, n’a pas fini de lui coller à la peau. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’à moins d’un mois de l’échéance électorale, le camp Républicain s’en donne à cœur joie.

Il faut dire que le sujet est explosif.

«Biden ne peut honnêtement pas dire que les 10,3 millions d’emplois américains soutenus par l’industrie pétrolière et gazière continueront d’exister dans le cadre de sa politique anti-énergétique», assène notamment le blog de campagne de Donald Trump, compilant les propos de l’ancien vice-Président de Barack Obama.  

​Tant et si bien que, malgré des précisions du candidat Démocrate le 17 septembre, sa colistière Kamala Harris a jugé bon d’insister lourdement durant son débat le 7 octobre face à l’actuel vice-président Mike Pence sur le fait que Joe Biden ne prévoyait aucunement d’interdire le «fracking».

L’exploitation du pétrole fracture la campagne électorale américaine

Une position sensible pour une sénatrice qui, quant à elle, a clairement plaidé pour la fin de ce procédé qui ne fait pas l’unanimité au sein du parti Démocrate. La réaction d’Alexandria Ocasio-Cortez, proche de Bernie Sanders, en témoigne. En cause: la contamination des eaux souterraines et de surface par les produits chimiques, les rejets de méthane dans l’atmosphère, l’altération des paysages et les menaces sur la faune.

​Depuis 2012 et la démocratisation par l’administration Barack Obama de l’exploitation du pétrole et du gaz de schiste, la production américaine d’hydrocarbures a connu un véritable boom. Au-delà des centaines de milliers d’emplois créés dans l’industrie pétrolière et gazière, ce bond de la production domestique des États-Unis a changé la donne pour le pays.

Les États-Unis, rois du pétrole grâce au fracking

Non seulement l’Oncle Sam est-il redevenu en 2018 exportateur net de pétrole, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, mais dès l’année suivante, il s’arrogeait la première place du podium des producteurs mondiaux d’hydrocarbures, surpassant l’Arabie saoudite et la Russie. Ainsi ont-ils gagné en indépendance énergétique, et sans doute en influence.

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Bien que les idées écologistes fassent leur chemin sur la scène politique américaine, il semble dès lors difficile de croire qu’un Président des États-Unis s’aventure sur le chemin de l’interdiction de la fracturation hydraulique. Jusque-là, le sénateur du Vermont Bernie Sanders, qui souhaite mettre fin à l’utilisation des combustibles fossiles dans la création d’électricité en moins de 10 ans, ou encore interdire les exportations américaines de pétrole, a été éliminé à la primaire Démocrate.

Interviewé à ce sujet, Joe Biden avait ainsi précisé qu’il n’entendait pas interdire la fracture hydraulique, comptant sur la transition énergétique. Il précisait toutefois qu’il n’autoriserait pas les nouveaux permis d’exploitation, rappelant son objectif de parvenir à une économie 100% décarbonée d’ici 2050.

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