Donald Trump est tellement en colère contre le directeur du FBI, Christopher Wray, qu’il envisagerait de le renvoyer, d’après le Washington Post. Ceci, quel que soit le résultat du scrutin du 3 novembre. Ce ne serait d’ailleurs pas la première fois: il a déjà limogé l’ancien patron du FBI, James Comey, en mai 2017.
Pourquoi le Président s’en est-il pris au directeur Wray? Trump l’a clairement annoncé sur Twitter, tempêtant contre le FBI, qui serait réticent à lancer une enquête criminelle contre Joe Biden, plus particulièrement en lien avec son fils, Hunter, et ses relations commerciales douteuses en Ukraine, en Chine et ailleurs.
«La perception des agents –avec [l’ancien directeur du FBI Robert, ndlr] Mueller, [l’ancien directeur James, ndlr] Comey, et maintenant [le directeur actuel Christopher, ndlr] Wray– c’est qu’on a maintenant des directeurs qui ont des agendas politiques. […] Alors [Wray, ndlr], c’est quelqu’un qui voyage dans un monde un peu différent des gens typiques et des agents du FBI et il est perçu comme quelqu’un qui a un agenda politique.
Quand il a déclaré qu’il pensait que "antifa" par exemple, n’était pas une organisation, mais plutôt une idéologie, ça a surpris beaucoup d’agents, parce que les agents qui sont en train d’enquêter sur les antifas n’ont pas l’impression que c’est simplement une idéologie, mais que c’est en fait une organisation. Ça peut être les deux en même temps.»
L’ancien procureur de district adjoint à Brooklyn, New York, et auteur du livre The Pretender: My life undercover for the FBI (Éd. Thomas Dunne Books), explique pourquoi Wray pourrait se voir remercié par le Président:
«Si Wray est viré, ce sera plutôt puisqu’il est perçu comme une continuation de Comey. Il n’a pas réformé le FBI, n’a pas changé l’organisation ou dépolitisé l’organisation. Pour avoir une démocratie qui fonctionne correctement, il faut avoir une police fédérale qui est objective et indépendante. Et la perception parmi les agents sur le terrain et de beaucoup d’Américains –et du Président aussi, apparemment–, c’est que l’organisation en ce moment n’est pas dirigée de façon objective et indépendante. Il y a un agenda politique qui n’existait pas par exemple avec un directeur comme Louis Freeh, qui était un ancien juge et ancien agent du FBI.»