Poutine détaille les modalités de l'accord sur la fin des hostilités au Haut-Karabakh

© Sputnik . Alexeï Droujinine / Accéder à la base multimédiaVladimir Poutine
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Vladimir Poutine a fait une déclaration précisant les modalités de l'accord sur la fin des hostilités au Haut-Karabakh signé par l'Arménie, l'Azerbaïdjan et la Russie.

Les affrontements entre les forces arménienne et azerbaïdjanaises au Haut-Karabakh s'arrêteront le 10 novembre à 00h00 heure de Moscou (22h00 heure de Paris) conformément à un accord signé le 9 novembre par le Premier ministre arménien et les Présidents azerbaïdjanais et russe, a annoncé Vladimir Poutine à la chaîne de télévision Rossiya 24.

«Le 9 novembre, le Président azerbaïdjanais Ilham Aliev, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le Président russe ont signé une déclaration sur l'arrêt complet des hostilités dans la zone de conflit du Haut-Karabakh à partir du 10 novembre 2020, à minuit, heure de Moscou. L'Azerbaïdjan et l'Arménie s'arrêtent à leurs positions actuelles», a indiqué M.Poutine.

Échange de prisonniers

Bakou et Erevan procéderont à un échange de prisonniers et de corps de soldats tués pendant les affrontements, selon la déclaration tripartite.

«Il y aura un échange de prisonniers de guerre, d'autres personnes détenues et de corps de soldats», a ajouté M.Poutine.

Contingent de paix russe

Aux termes de l'accord, des soldats de maintien de la paix russes seront déployés à la ligne de contact au Haut-Karabakh et le long du couloir de Latchin reliant la région à l'Arménie.

«Un contingent de paix russe se déploie le long de la ligne de contact au Haut-Karabakh et dans le couloir reliant le Haut-Karabakh à la République d'Arménie», a déclaré Vladimir Poutine.

Le ministère russe de la Défense a plus tard précisé que le QG du contingent de paix serait situé près de Stepanakert, la capitale du Haut-Karabakh, et que des postes de contrôle seraient mis en place au Haut-Karabakh et dans le couloir de Latchin. Selon le ministère, la Russie a déjà envoyé des avions de transport Iliouchine Il-76 transportant 1.960 soldats de la paix, 90 blindés et 380 véhicules au Haut-Karabakh.

Les gardes-frontières protégeront les liaisons de transport

La signature de l'accord de paix permet de débloquer tous les nœuds de transport de la région dont la sécurité sera garantie par les garde-frontières, selon le Président russe. 

«Le contrôle des axes de transport est confié, entre autres, au Service des gardes-frontières russe», a-t-il noté.

Retour des réfugiés sous le contrôle de l'Onu

Les réfugiés et les personnes déplacées rentreront dans leurs foyers au Haut-Karabakh et dans les régions voisines sous le contrôle du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.

Le dirigeant russe a exprimé l’espoir que cet accord créerait les conditions nécessaires pour un règlement équitable, durable et complet de la crise autour du Haut-Karabakh répondant aux intérêts des peuples arménien et azerbaïdjanais.

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le Président azerbaïdjanais Ilham Aliev ont aussi fait des déclarations officielles consacrées à l'accord sur la fin de la guerre au Haut-Karabakh.

Reprise du conflit en Transcaucasie

La zone du conflit gelé du Haut-Karabakh, en Transcaucasie, est redevenue le théâtre de combats intenses depuis le 27 septembre. L'Arménie et l'Azerbaïdjan ne cessaient de s’accuser l’une l’autre. Bakou, Erevan et la République autoproclamée du Haut-Karabakh ont décrété la loi martiale et la mobilisation générale ou partielle.

Le conflit s'est compliqué du fait que l’Azerbaïdjan bénéficie du soutien de la Turquie, membre de l’Otan, alors que l’Arménie fait partie de l'Organisation du traité de la sécurité collective (OTSC), organisation à vocation politico-militaire qui regroupe en outre la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Russie et le Tadjikistan. 

Les parties ont signé des accords de cessez-le-feu à trois reprises, mais les affrontements ont continué. 

Un conflit dont les racines remontent à l’époque de l’URSS

Le conflit du Haut-Karabakh (Artsakh, en arménien) remonte à 1988, quand cette région peuplée en majorité d'Arméniens a décrété sa sortie de la République socialiste soviétique d'Azerbaïdjan. Quelques jours avant la disparition officielle de l'URSS, le 10 décembre 1991, 99,89% de la population du Haut-Karabakh s'est prononcée pour son indépendance lors d’un référendum tenu en présence d'observateurs internationaux. Des hostilités d'envergure ont ensuite éclaté à l'issue desquelles l'Azerbaïdjan a perdu le contrôle du Haut-Karabakh et de sept districts attenants.

La guerre du Haut-Karabakh a fait quelque 15.000 victimes et près d'un million de réfugiés. Elle a pris fin le 12 mai 1994, suite à la signature à Bichkek d'un cessez-le-feu. Les parties belligérantes se sont entendues pour s'en tenir à un processus de paix négocié par le Groupe de Minsk de l'OSCE. Le conflit est resté gelé depuis mais le cessez-le-feu a été violé à maintes reprises, notamment en avril 2016 et le 27 septembre 2020.

 

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