Washington et Paris souhaitent plus de clarté sur le rôle qu’a joué Ankara dans la cessation des hostilités dans le Haut-Karabakh ainsi que sur les conditions de l‘accord signé, ont indiqué des responsables du Département d’État américain lors d’un point de presse tenu le 16 novembre à Istanbul.
Ils ont reconnu les mesures prises par la Russie qui ont conduit à un cessez-le-feu en vigueur depuis une semaine, mais ont également admis «qu'il y avait encore beaucoup de questions qui nécessitaient des éclaircissements de la part de la Russie quant aux paramètres de cet accord, incluant le rôle de la Turquie», selon le sténogramme.
Des questions restent
Ils ont tous deux noté en outre que la Russie avait invité les coprésidents à Moscou pour éclaircir la question, et qu’il y avait eu des appels téléphoniques. Jean-Yves Le Drian a parlé à Sergueï Lavrov, «mais il reste des questions à débattre sur ce sujet», ont indiqué les diplomates américains.
Le dialogue entre MM. Pompeo et Le Drian a aussi porté sur le Caucase et la Turquie, avec laquelle les États-Unis ont beaucoup de divergences, notamment concernant la situation en Méditerranée orientale, en Libye et en Syrie, ont ajouté les responsables américains.
Le 16 novembre, Recep Tayyip Erdogan n'a pas rencontré Mike Pompeo en visite en Turquie.
Réaction de Moscou
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov s’est dit quant à lui étonné par ces déclarations du département d’État. Les détails sur l’accord concernant le Haut-Karabakh ont été communiqués à Washington via des canaux diplomatiques, selon lui. «Je pense que des déclarations de ce genre reflètent la mauvaise diffusion d’informations parmi ceux qui les font ou bien sont le résultat de malentendus», a-t-il indiqué.
Accord sur le conflit au Haut-Karabakh
Dans la nuit du 9 au 10 novembre, les Présidents russe et azerbaïdjanais et le Premier ministre arménien ont signé à Moscou un accord sur la cessation des hostilités dans le Haut-Karabakh, effectif à partir du 10 novembre. Le document prévoit entre autres le déploiement d’un contingent de soldats de la paix russe, un échange de prisonniers entre les parties en conflit et le passage de plusieurs zones du Haut-Karabakh sous le contrôle de l‘Azerbaïdjan.