Donald Trump ne peut s’empêcher de réagir sur Twitter aux moindres informations relayées par les médias qu’il considère comme des «fake news». C’est pourquoi son silence à propos d’un reportage choquant du New York Times, récemment publié, est étonnant. Selon le quotidien, courant novembre, le Président américain aurait demandé des options militaires pour attaquer l’Iran au cours des deux derniers mois de sa présidence.
Pourrait-il réellement y avoir un lien entre l'Etat chiite et l’organisation terroriste sunnite? Et quelles sont les chances que les États-Unis ou ses alliés déclenchent une guerre contre l’Iran d’ici le clap de fin de la présidence Trump? Fadi Assaf, ancien conseiller du Président du Liban et consultant en relations internationales, explique quels sont les enjeux régionaux pour Trump:
«Trump a surtout la crainte de voir son bilan iranien s’évaporer si jamais Joe Biden lui succède à la Maison-Blanche et néglige tout ce qui a été réalisé. Parce que Trump et son Administration considèrent les sanctions comme un succès et le front diplomatique et politique anti-iranien comme un succès.
Donc, il ne veut quand même pas que tout soit abandonné du jour au lendemain au profit d’une négociation qui reprendrait éventuellement tout à zéro et qui donnerait l’avantage aux Iraniens face au camp pro-américain dans la région.»
D’après l’expert en relations internationales, les autres acteurs du golfe Persique sont aussi en train de se positionner vis-à-vis de la nouvelle Administration de Joe Biden:
«L’axe israélo-arabe qui est en train de se constituer examine comment il va traiter avec la nouvelle Administration américaine. Ils ne se sont pas réjouis de savoir que Joe Biden avait été élu, contrairement aux Iraniens, qui voulaient absolument se débarrasser de Donald Trump.
Donc il faut voir comment ils vont réagir et imposer des faits accomplis. Justement, la guerre fait partie de ces faits accomplis qu’ils pourraient imposer, mais à mon sens, on ne pourrait pas aller jusqu’à une vraie guerre entre deux camps, qui dégénérerait et qui engageraient une violence au-delà de ce que l’on voit maintenant, c’est-à-dire un tir de missiles.»
L’ancien conseiller du Président du Liban analyse les enjeux de l’accord nucléaire iranien pour les acteurs régionaux:
«L’accord nucléaire de 2015 fait partie du passé pratiquement pour tout le monde. Donc même si les Iraniens pensent reprendre à point là, les Américains sont tentés de le renforcer un peu, les Saoudiens et les Israéliens annoncent dès maintenant leur volonté de ne pas laisser faire.»
*Organisation terroriste interdite en Russie