La Turquie cherche à revisiter sa politique face à l’UE et les États-Unis, selon Bloomberg

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Suite à des «divergences» avec la Russie et sur fond de risque de sanctions européennes, la Turquie s’apprête à se tourner vers l’Occident et l’Arabie saoudite, indique Bloomberg, citant ses propres sources. Erdogan cherche également à se rapprocher de la nouvelle administration américaine pour obtenir des accords d’armements.

Sur fond de «divergences» avec la Russie et des résultats préliminaires de la présidentielle américaine, la Turquie envisage de revisiter sa politique envers l’Occident et l’Arabie saoudite, indique Bloomberg, se référant à ses sources proches de la situation.

Après une période de rapprochement, Ankara voit ses intérêts entrer de plus en plus en contradiction avec ceux de Moscou. Notamment concernant la guerre en Libye, où les deux pays soutiennent des camps opposés, et celle dans le Haut-Karabakh où la Turquie a soutenu l’Azerbaïdjan, ainsi qu’avec leurs objectifs différents dans le conflit syrien, poursuit Bloomberg.

Menaces de sanctions européennes

En plus de cela, Donald Trump risque de quitter la Maison-Blanche, alors que les dirigeants européens comptent discuter des moyens de sanctionner la Turquie pour sa mission d’exploration gazière en Méditerranée orientale lors du Conseil européen prévu les 10 et 11 décembre.

Parallèlement, le Président turc a affirmé n’avoir «aucun problème avec un pays ou une institution qui ne puisse être résolu par la politique, le dialogue et la négociation», tout en appelant l’Union européenne à aider la Turquie à surmonter les obstacles qui l’empêchent de rejoindre le bloc. «Nous exprimons le même souhait envers les relations avec notre allié américain», a-t-il ajouté.

La question des S-400

Cités par Bloomberg, des responsables ont également laissé entendre que la Turquie, dans le but d'éviter les sanctions américaines, pourrait accepter de séparer formellement les systèmes de missiles de défense aérienne S-400 de fabrication russe qu'elle a achetés et testés de ceux de l’Otan.

En outre, Erdogan estime que la confiance durable de Joe Biden dans les institutions internationales et les relations transatlantiques l’aidera à réparer les dommages causés avec les partenaires de l’Otan et à améliorer la probabilité d’accords d’armements qu’elle essaye d’obtenir depuis longtemps, d’après les mêmes sources.

Ankara chercherait également à apaiser les relations avec Riyad, l'offensive diplomatique intervenant plus de deux ans après le meurtre d'un journaliste du Washington Post au consulat saoudien à Istanbul en octobre 2018, ont fait savoir des sources de Bloomberg, faisant référence à un récent appel téléphonique entre Recep Tayyip Erdogan et le roi saoudien Salmane ben Abdelaziz Al Saoud.

Le Président turc a félicité Joe Biden pour sa victoire électorale le 11 novembre, promettant de «travailler en étroite collaboration» avec la nouvelle administration «dans la période à venir» et affirmant qu'il estimait que «la coopération et l'alliance solides entre nos pays continueront de contribuer à la paix mondiale».

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