Le Royaume-Uni, «premier pays au monde» à autoriser un vaccin anti-Covid: c'est grâce au Brexit, selon Londres

© REUTERS / PfizerLe vaccin de Pfizer
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Alors que le Royaume-Uni est devenu le premier pays au monde à autoriser le vaccin de Pfizer, le ministre britannique de la Santé, Matt Hancock, a constaté que le Brexit avait aidé à pousser en avant ce processus.

Le vaccin de Pfizer, dont 40 millions de doses ont été achetées, sera disponible à partir de «la semaine prochaine», a indiqué un porte-parole du gouvernement britannique mercredi 2 décembre. Le gouvernement britannique a par la suite assuré que le Brexit avait permis au Royaume-Uni d'être le premier pays occidental à autoriser un vaccin. Une affirmation qui lui a attiré des critiques de nationalisme pharmaceutique.

«Alors que jusqu'à plus tôt cette année nous étions dans l'Agence européenne du médicament, grâce au Brexit nous avons pu prendre une décision [...] fondée sur le régulateur britannique, [...] et non au rythme des Européens, qui avancent un peu plus lentement», a affirmé le ministre de la Santé, Matt Hancock, après le feu vert donné au vaccin de l'alliance germano-américaine Pfizer/BioNTech.

«Nous faisons tous les mêmes contrôles de sécurité et suivons les mêmes procédures, mais nous avons pu accélérer la manière dont ils sont faits grâce au Brexit», a-t-il ajouté.

Règles européennes en vigueur

Le Royaume-Uni a quitté l'Union européenne le 31 janvier dernier, mais reste soumis aux règles européennes, dont la législation pharmaceutique, durant une période de transition s'achevant à la fin de l'année.

En raison du Brexit, l'Agence européenne du médicament (AEM), chargée d'autoriser et de contrôler les médicaments dans l'UE, a déménagé de Londres à Amsterdam en mars 2019 avec ses 900 employés. Pfizer/BioNTech a déposé la demande d'autorisation conditionnelle de son vaccin dans l'UE auprès de l'AEM, qui s'est donné jusqu'au 29 décembre «au plus tard» pour se prononcer.

«Effort international»?

Sur Twitter, le ministre des Entreprises, Alok Sharma, s'est félicité que le Royaume-Uni ait été «le premier pays» à avoir signé un accord avec Pfizer/BioNTech et à distribuer leur vaccin. «Dans les années à venir, nous nous souviendrons de ce moment comme du jour où le Royaume-Uni a mené la charge de l'humanité contre cette maladie», a-t-il insisté.

Cette affirmation triomphante est mal passée auprès d'Andreas Michaelis, l'ambassadeur d'Allemagne au Royaume-Uni: «Pourquoi est-il si difficile de reconnaître cette importante avancée comme un grand succès et effort international?»

«L'important n'est pas d'être le premier, mais d'avoir un vaccin sûr et efficace», a abondé le ministre allemand de la Santé Jens Spahn, soulignant que contrairement aux Européens, Londres avait opté pour une autorisation d'utilisation d'urgence.

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De plus, expliquer le «succès» britannique par le Brexit est un peu court, car la biotech allemande BioNTech a été «financée par l'UE», a-t-il ajouté.

Un porte-parole du Premier ministre britannique Boris Johnson s'est gardé de relayer les propos du ministre de la Santé. «Ce qui compte, c'est que nous soyons le premier pays dans le monde à approuver ce vaccin, et c'est grâce au travail acharné de la Medicines and Healthcare products Regulatory Agency», a-t-il lancé.

Vaccin de Pfizer et BioNTech

L'analyse définitive des tests cliniques de ce vaccin, qui doit être stocké à -70°C, a démontré une efficacité de 95%.

Vu les difficultés de stockage, la chaîne de supermarchés vendant des produits surgelés Iceland a proposé son aide pour distribuer le futur vaccin anti-Covid au Royaume-Uni.

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