Moscou commente la décision iranienne de relancer l’enrichissement d’uranium à 20%

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En relançant la production d’uranium enrichi à 20%, Téhéran s’est écarté de l’Accord de Vienne sur le programme nucléaire iranien, mais n’a violé en rien le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, ni l’Accord de garanties généralisées de l’Iran, estime le ministère russe des Affaires étrangères.

La reprise par l’Iran de la production d’uranium enrichi à 20%, contre 4,5% précédemment, dans l’usine de Fordo, à 180 km de Téhéran, constitue une dérogation au Plan d’action global conjoint sur le nucléaire iranien (JCPoA), a déclaré ce mardi 5 janvier Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.

«Cette question n’a rien à voir avec le respect par l’Iran de ses engagements pris dans le cadre de l’Accord de garanties généralisées et du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). On n’a rien à redire à ce propos. L’uranium enrichi à 20% se trouve sous le contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). L’AIEA n’enregistre pas de cas de son utilisation à des fins non déclarées qui seraient contraires au Traité TNP. Dans le même temps, la reprise de la production d’uranium enrichi à 20% est une dérogation au Plan d’action global conjoint sur le nucléaire iranien», a précisé Mme Zakharova.

Les pressions des États-Unis sont à l’origine des dérogations iraniennes

Selon la diplomatie russe, la décision iranienne a été provoquée par les pressions des États-Unis.

«Ces dernières années, la communauté internationale a clairement compris que de telles dérogations font suite à la violation flagrante et systématique des engagements internationaux par les États-Unis qui ne respectent pas la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’Onu, en violation de l’article 25 de la Charte des Nations unies, et qui créent des obstacles pour son application par d’autres pays», a ajouté Mme Zakharova.

Elle a qualifié d’«absolument inadmissibles» les sanctions de Washington visant le projet de transformation du site iranien de Fordo en usine de production d’isotopes stables, prévue par le JCPoA. La porte-parole a expliqué que Moscou appréciait les déclarations régulières de Téhéran sur sa volonté de revenir à une pleine mise en œuvre du JCPoA, en tenant compte de l'équilibre des intérêts.

«Toutefois, des efforts et des dépenses supplémentaires seront désormais nécessaires pour remettre le site de Fordo en conformité avec le JCPoA […]. Il est devenu plus difficile de créer les conditions pour une réalisation durable des accords internationaux», a-t-elle poursuivi.

Le JCPoA contient déjà des solutions

Le 21 décembre, lors d’une rencontre ministérielle de la Commission conjointe du JCPoA, la Russie a rappelé que le texte en question contenait déjà des «recettes de normalisation» qui impliquent le respect des ententes par tous les pays signataires.

«Dans leur déclaration conjointe, les participants […] se sont notamment prononcés sur la nécessité d’éliminer les obstacles qui entravent la réalisation du JCPoA et d’appeler les États-Unis à renoncer à leur politique subversive et à respecter sans condition préalable ses engagements qui découlent de la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’Onu», a déclaré Mme Zakharova.
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