Des survivantes du massacre de Polytechnique ne veulent plus être vues avec Trudeau

© Sputnik . Alexxeï Vitvitski / Accéder à la base multimédiaJustin Trudeau
Justin Trudeau  - Sputnik Afrique, 1920, 18.03.2021
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Déçues par le nouveau projet de loi sur le contrôle des armes à feu au Canada, une trentaine de survivantes et proches de victimes de la tuerie de Polytechnique en 1989 ne veulent plus que Justin Trudeau apparaisse à leurs côtés lors des commémorations.

Une «trahison» et une tentative de «duper» la population. Dans une lettre adressée à Justin Trudeau, des survivantes et des proches de femmes tuées lors du drame de Polytechnique demandent au gouvernement de revoir son projet de loi «lamentable» C-21 sur le contrôle des armes.

Le document en question, déposé en février, permettra notamment aux propriétaires de plus de 1.500 modèles d’armes à feu «de type militaire» de les conserver, bien que sous des conditions plus strictes. Cette disposition suscite la colère d’une trentaine de signataires qui «se battent depuis plus de 30 ans pour le contrôle des armes».

«Si vous poursuivez avec ce projet de loi, plus jamais nous n’accepterons de vous recevoir à nos côtés lorsque nous pleurerons la mort de nos filles, de nos sœurs, de nos amies, lors des commémorations annuelles», préviennent les auteurs de la lettre citée par les médias canadiens.

Dans une déclaration écrite, le bureau du Premier ministre remercie les signataires de la lettre et s’engage à leur répondre directement.

Tragédie de 1989

Le 6 décembre 1989, Marc Lépine, 25 ans, assassine quatorze femmes, dont treize étudiantes et une secrétaire, et fait 14 blessés, dont dix femmes, dans l’École polytechnique de Montréal, avant de se suicider. Dans une lettre, le tueur explique son acte par des motifs antiféministes.

Fusil d'assaut AK-47 (image d'illustration) - Sputnik Afrique, 1920, 04.05.2020
Interdiction des armes de guerre au Canada: «un faux sentiment de sécurité»?
Cette tragédie a mené à la création en 1995 d’un registre rendant obligatoire l’enregistrement des armes à feu au Canada, finalement aboli pour les armes de chasse en 2012 par le gouvernement conservateur de Stephen Harper.

Trudeau regrette une mesure tardive

Le massacre de Polytechnique est resté le plus meurtrier de l’histoire du Canada avant la tuerie de 2020 en Nouvelle-Écosse, lorsque Gabriel Wortman, un prothésiste dentaire de 51 ans, tue 23 personnes en une nuit, dont une agent de la Gendarmerie royale du Canada, avant d’être abattu par un autre agent.

Suite à la tuerie, le Premier ministre Justin Trudeau annonce le 1er mai 2020 l’interdiction par décret de 1.500 modèles d’armes d’assaut de type militaire. Les propriétaires de ces armes ont deux ans pour se conformer aux nouvelles règles.

M.Trudeau souligne alors que ces interdictions auraient dû être adoptées plus tôt pour éviter d’autres tragédies comme la tuerie de Polytechnique ou l’attentat du Centre culturel islamique de Québec de 2017 qui a fait six morts et huit blessés.

Parmi les modèles désormais interdits au Canada figurent entre autres la carabine Ruger Mini-14 utilisée par Marc Lépine, mais aussi par Anders Breivik, et le fusil d’assaut Sa vz 58, dont s’est servi le terroriste de Québec, Alexandre Bissonnette.

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