Les relations s’effondrent encore: pour le Kremlin, les propos de Biden sont «sans précédent»

© Sputnik . Alexeï Maychev / Accéder à la base multimédiaLe Kremlin de Moscou
Le Kremlin de Moscou - Sputnik Afrique, 1920, 18.03.2021
S'abonner
Alors que Joe Biden a qualifié de «tueur» le Président Poutine, le Kremlin estime qu’il n’y a jamais eu de déclarations semblables dans l’histoire des relations entre Moscou et Washington. Cet épisode confirme une dégradation progressive des relations entre les deux pays.

Le torchon n’en finit pas de brûler entre la Russie et les États-Unis après les déclarations du Président américain présentant son homologue russe comme étant «un tueur» qui «paiera le prix» des présumées ingérences de Moscou dans les élections présidentielles de 2016 et 2020 aux États-Unis.

Tandis que Vladimir Poutine a répondu avec ironie «c’est celui qui dit qui est», le Kremlin, via son porte-parole Dmitri Peskov, dresse ce jeudi 18 mars un constat sans appel: jamais dans l’histoire des relations entre les deux pays de telles déclarations hostiles visant un dirigeant n’avaient été prononcées. M.Peskov a d’ailleurs ajouté que «c’est tout à fait clair» qu’il y aura un impact sur les relations bilatérales.

L’ambassadeur de Russie aux États-Unis a déjà été rappelé à Moscou pour mettre en place une «révision» des relations, qui n’ont cessé, lentement mais sûrement, de se dégrader depuis la présidence de Barack Obama, et en particulier depuis la crise en Ukraine.

En 2016, un nouveau cap avait été franchi avec l’expulsion de 35 diplomates des USA, officiellement en raison d’accusations d’ingérence dans l’élection qui a vu Donald Trump devenir Président.

L’arrivée de ce dernier au pouvoir, suspecté par ses opposants d’éprouver de la sympathie envers la Russie, a fait naître l’espoir d’une amélioration des rapports bilatéraux. Mais durant les quatre années de sa présidence, ils ont continué à se détériorer. Bien que M.Trump ait rappelé oralement sur son désir de coopérer avec Vladimir Poutine concernant les grands dossiers internationaux, dans les faits, la dégradation s’est accélérée.

Entre sanctions et sortie des traités

L’administration Trump s’est notamment retirée des traités FNI (Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire) et Ciel ouvert, qui garantissait aux signataires une surveillance aérienne mutuelle afin de préserver les équilibres géostratégiques. De nombreuses nouvelles sanctions ont aussi frappé des entreprises et des personnes physiques russes, faisant suite à des accusations, jamais prouvées, de diverses ingérences, cyberattaques, ou encore empoisonnements.

L’arrivée de Joe Biden au pouvoir en janvier 2021, connu pour ses positions très dures vis-à-vis de la Russie, n’annonçait pas un réchauffement. En deux mois de présidence, c’est finalement une crise diplomatique inédite qui éclate entre Moscou et Washington. La Russie estime qu’une «ligne rouge» a été dépassée, selon les propos du vice-Président du Sénat russe Konstantin Kossatchev. Le Kremlin, quant à lui, prend note de cette évolution, actant qu’«il [Joe Biden, ndlr] est évident qu’il n’a aucune intention d’améliorer les relations avec notre pays». Et fait désormais publiquement part de son intention de prendre en compte cette conclusion à l’avenir.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала