Sur sa page Twitter, l’ambassade de Chine à Paris s’en est prise au chercheur Antoine Bondaz de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), le traitant de «petite frappe».
Le contenu du poste laisse entendre que l’ambassade a été agacée par le fait que le scientifique l’ait taguée dans un message sur la réaction du Quai d’Orsay aux préoccupations de Pékin quant à la visite prochaine de sénateurs français à Taïwan:
Petite frappe pic.twitter.com/bJ4AQWep00
— Ambassade de Chine en France (@AmbassadeChine) March 19, 2021
En février, l’ambassadeur de Chine avait envoyé une lettre à Alain Richard, chef du groupe d'échanges et d'études Sénat-Taïwan, demandant qu’aucune réunion susceptible de nuire aux relations franco-chinoises ne soit organisée lors de la visite programmée pour l’été prochain. L’ambassade a également publié sur son site une mise en garde formelle adressée aux parlementaires contre la violation du principe d’une seule Chine.
Ce mercredi 17 mars, le ministère français des Affaires étrangères a déclaré que les sénateurs français étaient libres de rencontrer qui ils veulent lors de leurs déplacements.
«J’attends mieux des prochains tweets»
Se félicitant de cette réaction de Paris, le chercheur a envoyé «un gros bisou» à l’ambassade ainsi qu’à ses «trolls». Loin d’être impressionné, M.Bondaz a indiqué «attendre mieux des prochains tweets».
Après m’avoir bloqué il y a un an, que de preuves d’amour, @AmbassadeChine
— Antoine Bondaz (@AntoineBondaz) March 19, 2021
Je comprends que vous n’appréciez pas la contradiction et la mise en lumière de vos stratégies de désinformation et d’influence
Mais ne perdez pas vos nerfs, svp
PS: j’attends mieux des prochains tweets pic.twitter.com/h3u8BAB6Fd
Dans un autre tweet rédigé en anglais, le scientifique souligne qu’«insulter les chercheurs au lieu de débattre avec eux est un signe de faiblesse» et se déclare prêt «à tout débat public avec des diplomates chinois».
Pékin persiste et signe
Le 19 mars, le porte-parole de l’ambassade chinoise a de nouveau fait valoir que la position de son gouvernement sur la question de Taïwan était «constante et claire»:
«Nous nous opposons à toute forme de contact officiel entre les pays ayant des relations diplomatiques avec la Chine et les autorités taïwanaises. C’est le sens inhérent au respect du principe d’une seule Chine», expose l’ambassade sur Twitter, précisant que «des mesures» seront prises en conséquence de tels contacts.