La «rupture» des relations diplomatiques avec la Russie par l’UE pousse Moscou vers Pékin, constate Lavrov

© Sputnik . Service de presse de la diplomatie russe / Accéder à la base multimédiaVisite de Sergueï Lavrov en Chine, le 23 mars 2020
Visite de Sergueï Lavrov en Chine, le 23 mars 2020 - Sputnik Afrique, 1920, 23.03.2021
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La Russie se rapproche de plus en plus de la Chine sur fond des détériorations des relations diplomatiques avec Bruxelles à sa propre initiative, a indiqué Sergueï Lavrov. Moscou et Pékin ont fustigé l’inadmissibilité des sanctions unilatérales introduites par les États-Unis et l’UE contre eux.

Puisque les relations diplomatiques entre Moscou et Bruxelles sont au plus bas, la Russie se rapproche naturellement de la Chine, a constaté le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, lors d’une visite dans la ville chinoise de Guilin.

«Suite à la rupture des relations par l’Europe, qui a détruit les mécanismes qui s’étaient mis en place pendant de nombreuses années, nous n’avons que certains pays européens comme partenaires, lesquels veulent suivre leurs intérêts nationaux. Cela entraîne, peut-être, un développement objectif plus rapide des relations avec la Chine», a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères après des négociations avec son homologue chinois Wang Yi.

«Je souligne de nouveau que nous n’avons pas de relations avec l’UE en tant qu’organisation. Tout le système de relations est détruit par des décisions unilatérales de Bruxelles», a-t-il ajouté.

La Russie reste ouverte au dialogue

Cependant, Moscou serait prêt à rétablir des relations sur une base d’égalité et de recherche d’équilibre des intérêts «si ou quand l’UE trouve approprié d’éliminer cette anomalie dans ses contacts avec la Russie», a poursuivi M.Lavrov.

«Mais, à l’Ouest, rien de nouveau pour nous, donc que nous avons un ordre du jour très intéressant à l’Est qui devient de plus en plus riche chaque année», a-t-il conclu.

Le chef de la diplomatie russe est également revenu sur les restrictions unilatérales avec lesquelles l’UE et les États-Unis visent la Russie ainsi que la Chine.

Hier, le 22 mars, l’Union européenne a par exemple sanctionné 11 personnes et quatre entités juridiques «responsables de graves violations et abus des droits de l’Homme» dans plusieurs pays, dont la Russie, la Chine, la Corée du Nord et l’Érythrée. Les USA, le Canada et le Royaume-Uni ont ce même jour annoncé des sanctions contre des responsables et entités chinoises pour «la persécution des musulmans ouïghours dans la région du Xinjiang».

Sergueï Lavrov a ainsi pointé «la position d’inadmissibilité de ce genre de méthode»: «Nous avons établi notre position à cet égard à plusieurs reprises y compris dans une déclaration que nous avons signée aujourd’hui».

Il s’est dit s’attendre à ce que ce sujet soit exposé explicitement dans un document qui devrait être signé par les dirigeants des deux pays à l’occasion du 20e anniversaire du traité russo-chinois d’amitié, de bon voisinage et de coopération.

Destruction des mécanismes diplomatiques

Les relations diplomatiques entre la Russie et l’Union européenne sont encore plus sous tension depuis l’affaire Navalny. Visant Moscou, les nouvelles sanctions ont été critiquées par la diplomatie russe, laquelle les a qualifiées de «voie non juridique conduisant à l’impasse» et a promis de riposter.

En février, Lavrov a expliqué que ces relations se détruisaient depuis le coup d’État survenu en Ukraine en 2014, lorsque l’UE avait éliminé tous les mécanismes de coopération. Parmi ceux-ci, la suspension des sommets réguliers au plus haut niveau, les rencontres des membres du gouvernement russe avec les commissaires européens et les représentants de la Commission européenne, les rencontres annuelles du chef de la diplomatie russe avec le haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères, etc.

Par ailleurs, Josep Borrell a évoqué le 22 mars «une position de confrontation [prise par la Russie, ndlr] vis-à-vis de l’Union européenne» dans le contexte des questions liées au respect des droits de l’Homme auxquelles les autorités russes «ont montré leur manque de volonté». Un sénateur russe a rapidement réagi en rappelant la responsabilité de l’UE dans les tensions actuelles.

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