La Russie s’étonne que les USA demandent à Moscou d’avoir une politique «prévisible»

© Sputnik . Le service de presse du ministère russe des Affaires étrangères / Accéder à la base multimédiaMaria Zakharova
Maria Zakharova - Sputnik Afrique, 1920, 14.04.2021
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Moscou a salué le souhait de Washington de construire des relations «stables», mais l’a appelé à ne pas exiger «la prévisibilité ni de la part de la Russie, ni de personne d'autre», étant lui-même l’État «le plus imprévisible» avec une politique contradictoire dans plusieurs domaines.

Joe Biden a proposé le 13 avril à son homologue russe Vladimir Poutine d'organiser une rencontre au sommet «dans un pays tiers» dans «les prochains mois» afin de «bâtir une relation stable et prévisible avec la Russie», ont annoncé les services des deux chefs d'État.

«Des projets devront être développés. Le but est, bien sûr, d'être honnête et franc là où il y a des domaines où nous sommes en désaccord et avons des préoccupations, mais aussi de travailler ensemble dans les domaines où il y a un intérêt mutuel», a déclaré la porte-parole de la Maison-Blanche, Jen Psaki, citant comme exemple l’Iran et le contrôle des armements.

La réaction de Moscou

En réponse à ces déclarations, la porte-parole de la diplomatie russe a déclaré que la Russie voulait construire des relations avec les États-Unis sur une base mutuellement avantageuse, mais a appelé Washington à ne pas exiger la prévisibilité «ni de la part de la Russie, ni de personne d'autre».

«Ils ont exigé de nous d’être prévisibles. L’essentiel de ce qui a été dit hier lors du briefing à la Maison-Blanche est qu'ils voulaient que la Russie devienne un État prévisible menant une politique prévisible. De qui l’entend-on? Au cours des 10 dernières années, les États-Unis sont devenus l'État le plus imprévisible, et la seule chose qui soit prévisible, c’est qu'ils sont absolument imprévisibles», a déclaré Mme Zakharova dans l’émission YouTube Soloviev Live.

«Nous ne demandons pas que les États-Unis deviennent tout à fait prévisibles, mais au moins un peu prévisibles», a-t-elle souligné.

Elle a ainsi attiré l'attention sur la façon dont Washington suit une politique contradictoire dans des domaines tels que le climat, le programme nucléaire iranien, la stabilité stratégique ou les organisations internationales.

Invitation de Poutine

L’invitation de Joe Biden à Vladimir Poutine pour prendre part à une rencontre au sommet a été adressée un mois après que le Président russe a appelé son homologue américain à une discussion ouverte en public. Le Président Poutine avait estimé que Joe Biden et lui-même devaient poursuivre leurs échanges pour «ne pas s’envoyer des piques in absentia», alors que ce dernier, interrogé sur la chaîne américaine ABC, avait qualifié son homologue russe de «tueur».

Réagissant à l’époque à cette invitation, la porte-parole Jen Psaki avait répondu par la négative, affirmant que le calendrier du Président était chargé.

Climat

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Donald Trump a retiré les États-Unis de l'accord de Paris sur le climat qui a été signé sous Barack Obama en 2015 par 195 pays et qui vise à contenir la hausse des températures en dessous de deux degrés. Dès son premier jour à la Maison-Blanche, le 20 janvier, Joe Biden a acté le retour des États-Unis dans l'accord de Paris sur le climat. En outre, le Président démocrate a invité 40 dirigeants mondiaux, dont Vladimir Poutine, à discuter des défis planétaires lors du sommet international (virtuel) sur le changement climatique des 22 et 23 avril prochains.

Iran

Les États-Unis se sont également retirés le 8 mai 2020 de l’accord sur le programme nucléaire iranien conclu en 2015 par Barack Obama, après 21 mois de négociations. Alors que son prédécesseur avait réussi à apaiser les relations avec l'Iran via la signature de cet accord, Donald Trump a rétabli de lourdes sanctions économiques contre Téhéran. L’assassinat du général Soleimani par une frappe aérienne américaine devant l'aéroport international de Bagdad, la mort de l’éminent physicien nucléaire près de Téhéran dans une attaque contre son convoi, ainsi que des attaques contre l'ambassade des États-Unis en Irak ont rendu très tendues les relations entre les deux puissances.

Malgré l'annonce de Téhéran de son projet d’enrichir son uranium à 60%, un niveau qui le rapprocherait d'une capacité d'utilisation militaire, la présidence Biden a annoncé ce 13 avril rester disposée à poursuivre les négociations avec l'Iran:

«Nous sommes convaincus que la voie diplomatique est la seule voie pour avancer ici, et qu'avoir des conversations, même indirectes, est la meilleure façon de parvenir à une solution», a-t-elle indiqué Jen Psaki.

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