Sollicités par Haïti sur l’envoi de militaires, les États-Unis et l’Onu répondent

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Siège de l'Onu à New York  - Sputnik Afrique, 1920, 10.07.2021
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Alors que le spectre d’une guerre civile plane sur Haïti après le meurtre de son Président, l’État insulaire a demandé à Washington et à l’Onu d’y déployer des forces armées pour maintenir la sécurité. Leur décision se fait attendre.

Suite à l’assassinat de son Président Jovenel Moïse, Haïti exhorte les États-Unis et les Nations unies à y envoyer des troupes militaires.

Les autorités haïtiennes demandent à Washington de les «soutenir pour assurer la sécurité et mener l’enquête», a déclaré le département d’État américain à RIA Novosti.

«Nous restons en contact permanent avec les autorités du pays pour voir comment les États-Unis peuvent les aider», précise un représentant du département d’État, sans pour autant répondre sur l’envoi de militaires américains.

Interrogé par RIA Novosti, le Pentagone s’est refusé à tout commentaire, conseillant de solliciter le département d’État.

Par ailleurs, l’Onu a reçu d’Haïti la même demande que Washington.

«Notre mission politique spéciale à Haïti (BINUH) a reçu une lettre qui est en cours de traitement. Quoi qu’il en soit, c’est le Conseil de sécurité qui traite la question d’introduction de troupes», souligne un représentant du secrétaire général de l’organisation auprès de RIA Novosti.

Signée par le Premier ministre haïtien, la lettre date du 7 juillet. La demande vise à obtenir le soutien d’efforts de la police nationale, censés rétablir la sécurité et l’ordre public sur tout le territoire.

Pour l’heure, le Conseil de sécurité des Nations unies n’envisage pas de tenir une réunion pour aborder la situation à Haïti. L’institution s’est déjà réunie sur le sujet cette semaine.

Une guerre civile redoutée

La situation intérieure a été qualifiée de «vraiment explosive» auprès d’Associated Press par Robert Fatton, expert en politique haïtienne à l'université de Virginie, qui n’exclut pas une intervention militaire de type Onu.

Après la mise en place du couvre-feu, plusieurs régions haïtiennes ressemblent à des villes mortes, a déclaré à Sputnik Marleine Bastien, directrice exécutive de Family Action Network Movement, organisation qui apporte soutien aux Haïtiens habitant à Miami. «Les Haïtiens s'inquiètent pour leurs proches et pour l'avenir» et parlent de «guerre civile», précise-t-elle.

Meurtre du Président haïtien

Le Président Moïse a été assassiné par des hommes armés dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021 dans sa résidence privée. Sa femme a été blessée. L'état d'urgence a été décrété dans le pays suite à sa mort.

Selon le Miami Herald, dont les informations ont été confirmées par l’ambassadeur haïtien aux États-Unis, les assassins, des mercenaires «professionnels», se sont fait passer pour des agents américains de la DEA (Drug Enforcement Administration États, lutte antidrogue). Quatre ont été abattus pendant une opération policière; deux ont été arrêtés. L'administration Biden a nié toute implication de la DEA.

Les commerces et les transports sont paralysés. «L’état de siège» a été décrété par le Premier ministre Claude Joseph, qui a exercé la fonction du chef de l’État avant la désignation par le Sénat de Joseph Lambert comme Président par intérim. Il dirigera le pays jusqu’au 7 février 2022, date à laquelle se termine le mandat de Moïse.

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