Black Lives Matter se mêle de géopolitique et prend position contre les USA sur la crise à Cuba

© AP Photo / BRENDAN MCDERMIDPancarte "Black Lives Matter"
Pancarte Black Lives Matter - Sputnik Afrique, 1920, 16.07.2021
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Black Lives Matter blâme le gouvernement américain pour les troubles sociaux à Cuba où les manifestants sont sortis dans la rue pour dénoncer la gestion de la crise économique et de la pandémie par les autorités. Les militants du mouvement avancent que les sanctions américaines sont à l'origine de la crise sur l’île.

Les dernières manifestations à Cuba sont devenues l’expression la plus dramatique du mécontentement du travail des autorités ces dernières années. Le Président américain a envoyé un message de solidarité au «peuple cubain et son appel clair à la liberté» contre «le régime autoritaire de Cuba».

Black Lives Matter (BLM) ne s’est pas joint à cette condamnation visant les autorités cubaines, bien au contraire.

Dans un communiqué publié sur Instagram, le mouvement impute les problèmes économiques de Cuba à l’embargo américain imposé par John Kennedy en 1962 et soutient l’île qui «a historiquement exprimé sa solidarité aux peuples opprimés d'ascendance africaine».

«Black Lives Matter condamne le traitement inhumain du gouvernement fédéral américain envers les Cubains et exige que l'embargo économique soit immédiatement levé», revendiquer la note. «Depuis 1962, les États-Unis ont imposé la douleur et la souffrance au peuple cubain en coupant la nourriture, les médicaments et les fournitures, ce qui a coûté à la petite nation insulaire environ 130 milliards de dollars».
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Selon les représentants de BLM, la population cubaine est «persécutée par les autorités américaines pour s’être engagée à préserver la souveraineté et le droit à l'autodétermination». «Les dirigeants américains ont essayé d'écraser cette révolution pendant des décennies», disent-ils, accusant également les États-Unis de «saper le droit des Cubains de choisir leur propre gouvernement».

Le mouvement attend que Joe Biden lève l’embargo, ce que Barack Obama appelait à faire en 2016. «Cet embargo est une violation des droits humains et doit être annulé», conclut leur communiqué.

Les critiques fusent en réponse

Des représentants du Parti républicain ont attaqué BLM pour son soutien aux autorités de l’île.

Le sénateur de Floride Marco Rubio a déclaré sur Twitter qu’«un gang de maîtres chanteurs connu sous le nom de Black Lives Matter» soutient «le régime communiste à Cuba». Le sénateur du Missouri Josh Hawley note pour sa part que le mouvement «soutient une dictature brutale et oppressive à Cuba».

«En se rangeant du côté des surveillants communistes à Cuba, BLM a mis en lumière qu’il n’a jamais été aussi question de race que de détruire l'Amérique et de pousser le marxisme. Le recours au castrisme contre les Afro-Cubains opprimés est un point de basculement. Mais peut-être que BLM a obtenu une maison en bord de mer grâce à l'accord», écrit sur Twitter l’activiste républicain Matt Schlapp.

À noter que le précédent Président des États-Unis, le républicain Donald Trump, a suspendu le rapprochement entre les deux pays entamé par son prédécesseur Obama durant sa présidence.

Les quelques soutiens de la révolution

Les Socialistes démocrates d'Amérique, dont les membres comprennent quatre démocrates progressistes de la Chambre des représentants (Alexandria Ocasio-Cortez, Jamaal Bowman, Rashida Tlaib et Cori Bush) ont également exprimé leur solidarité avec «le peuple cubain et sa révolution en ces temps de troubles».

Relations USA-Cuba

Les relations diplomatiques entre les États-Unis et Cuba ont été rompues le 3 janvier 1961, après l'arrivée au pouvoir du révolutionnaire Fidel Castro. Pendant des décennies, les deux pays ont coexisté dans une confrontation, dont l’une des principales caractéristiques était l'embargo imposé par les Américains sur le commerce avec Cuba.

Les États-Unis n'ont rien changé à leur ligne politique jusqu’à l’arrivée au pouvoir de Barack Obama. En décembre 2014, il a reconnu que la politique jusqu’ici menée par Washington envers La Havane ne fonctionnait pas, annonçant le début d'une normalisation des relations bilatérales et l'assouplissement des sanctions contre Cuba.

Une avancée stoppée avec l’élection de Donald Trump, partisan d'une ligne plus dure, resserrant les conditions de voyage pour les citoyens américains et interdisant de faire affaire avec des organisations contrôlées par l'armée cubaine.

Le 23 juin dernier, l’Assemblée générale de l’Onu a condamné pour la 29e fois l’embargo économique imposé par les États-Unis à Cuba depuis six décennies. Seuls Washington et Israël ont voté pour.

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