«Nos amis et alliés ne sont pas accrochés à des avions»: les USA réagissent au chaos à l'aéroport de Kaboul

© AFP 2023 Wakil KohsarDes Afghans en attente d'évacuation à l’aéroport de Kaboul
Des Afghans en attente d'évacuation à l’aéroport de Kaboul - Sputnik Afrique, 1920, 18.08.2021
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Interrogée sur les images montrant des personnes se cramponner désespérément à un avion pour fuir l’Afghanistan, l’ambassadrice US auprès de l’Onu a déclaré que «les alliés et les amis des États-Unis» n’étaient pas concernés, lesquels pouvaient compter sur l’aide américaine.
Les Afghans sont-ils toujours les alliés et les amis des États-Unis après le retrait des troupes américaines et le retour foudroyant au pouvoir des talibans*? Lundi, Joe Biden a estimé que «les troupes américaines ne peuvent pas et ne doivent pas se battre et mourir dans une guerre que les forces afghanes ne sont pas prêtes à mener elles-mêmes».
Apparemment troublée par les images récentes du chaos qui régnait à l’aéroport de Kaboul, montrant notamment des personnes tombant d’un avion de transport américain dans une tentative de fuir l’Afghanistan, une journaliste MSNBC a interrogé mardi 17 août l’ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, sur cette évacuation «plus massive et dangereuse» que celle de Saïgon en 1975 et sur «les alliés et les amis qui s’accrochent aux avions».
Et la diplomate est restée évasive dans sa réponse:
«Vous savez, je pense que ce n'est pas 1975. Nous sommes en 2021. Nous sommes dans un monde différent. Nous avons fait des plans et nous agissons. La situation dans laquelle nous nous trouvons n'est pas imprévue. C'est difficile et je ne nie absolument pas à quel point la situation est difficile, mais nous essayons de faire sortir les gens, et nos amis et alliés ne sont pas accrochés à des avions».
Thomas-Greenfield est formelle, ils reçoivent le soutien de Washington, et la question de l'évacuation des personnes d'Afghanistan est traitée 24 heures sur 24.
Mais la présentatrice renchérit: «Je ne veux simplement pas vous méprendre – à votre avis, qui étaient les gens qui s’accrochaient aux avions à l'aéroport de Kaboul?».
«Je ne sais pas. C’est vous qui avez dit que des personnes se cramponnaient aux avions. Et j'ai lu un message qui disait qu’il y avait des centaines de personnes à l'aéroport. Ce sont les personnes que nous voulons aider et nous l'admettons. Mais nous essayons de fournir un chemin ordonné pour les Afghans et les autres afin qu'ils puissent quitter le pays», répond Linda Thomas-Greenfield.

Des vidéos choquantes

Lundi, après la publication de plusieurs vidéos du chaos à l’aéroport de Kaboul, un média local a publié des séquences montrant des personnes essayant de quitter la ville en s’accrochant à un avion de transport militaire américain. Une tentative désespérée qui a coûté la vie à certains qui sont tombés d’une hauteur considérable.
​Par la suite, Defense One a publié un cliché présentant des centaines de civiles entassés dans un avion de transport militaire C-17 de l’US Air Force. Le site expliquait qu’il était question de 640 Afghans qui s’apprêtaient à quitter leur pays dans la soirée du dimanche 15 août.

​L’opinion américaine divisée

D’après un sondage mené par Politico et Morning Consult auprès de 1.999 personnes entre 13 et 16 août, seuls 49% soutiennent la décision du Président démocrate de quitter l’Afghanistan, contre 69% en avril.
Cité par l’AFP, Irfan Nooruddin, expert de l'Asie du Sud et professeur à l'université de Georgetown, juge que le ton que Joe Biden a utilisé lundi pour décrire l'armée afghane et le gouvernement «manquait de compassion et de compréhension, à un moment où les écrans sont dominés par les images désolantes de ces Afghans essayant d'échapper au cauchemar».
*Organisation terroriste interdite en Russie
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