Le Kremlin réagit à l’idée de Macron de créer à Kaboul une zone protégée

© AFP 2023 JAVED TANVEERKaboul
Kaboul - Sputnik Afrique, 1920, 30.08.2021
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Moscou a accueilli favorablement la proposition d’Emmanuel Macron de créer une zone sécurisée dans la capitale afghane pour la poursuite des opérations humanitaires. Cependant, selon le porte-parole du Kremlin, «il est très important de comprendre l'attitude des talibans* à cette idée».
Lors d’une interview accordée au Journal du Dimanche, Emmanuel Macron a révélé que la France et le Royaume-Uni allaient plaider ce 30 août à l'Onu pour la création à Kaboul d'une «safe zone», une zone protégée qui permettra la poursuite des opérations humanitaires. L’idée a été bien accueillie par le Kremlin.
«C'est une proposition qui doit être discutée. Il est très important de discuter de toutes les modalités d'une telle zone, du régime. Et surtout, il est très important de comprendre l'attitude des talibans* à l'idée de créer une telle zone», a déclaré le porte-parole du Président russe, Dmitri Peskov.
Il a par ailleurs jugé «prématurée» l'idée de retirer les talibans* de la liste des organisations classées terroristes:
«Il est nécessaire de voir quelles seront les premières mesures du gouvernement qui sera formé».

Rejet de la proposition de Macron

Réagissant à l’idée d’une zone protégée à Kaboul prônée par Emmanuel Macron, le porte-parole du bureau politique des talibans* Suhail Shaheen a déclaré le 29 août à Franceinfo que cela n'était pas «nécessaire» pour continuer les opérations humanitaires.
«Ce n'est pas nécessaire, l'Afghanistan est un pays indépendant. Peut-on créer une telle zone en France ou au Royaume-Uni?», s’est-il interrogé.
Comme il l’a expliqué, «chaque Afghan pourra de toute façon, après le 31 août, voyager à l'étranger s'il le souhaite».
«Nous essayons, parce que c'est très important, de rouvrir l'aéroport [de Kaboul] au plus vite», a précisé Suhail Shaheen.

La stabilité en priorité

Vladimir Poutine a déclaré ce 20 août aux journalistes que la Russie était intéressée à ce que la situation soit stable en Afghanistan.
Pour rappel, une délégation de talibans* a séjourné à Moscou début juillet. Son chef, Shahabuddin Delawar, y avait déclaré au cours d'une conférence de presse à l'issue des entretiens que le mouvement ferait tout son possible pour empêcher Daech* d'opérer sur le territoire afghan et qu'ils chercheraient également à mettre fin à la production de drogue.

La reprise du contrôle

En 2020, les États-Unis et les talibans* ont signé un accord de paix, le premier en 18 ans de guerre. Il prévoit que les militaires américains doivent quitter l'Afghanistan, ce qui entraîne aussi le départ des troupes de l’Otan qui utilisent les mêmes infrastructures.
En profitant de ce retrait, les fondamentalistes ont lancé une offensive et pris le contrôle de presque tout le territoire en quelques semaines, entrant le 15 août dans la capitale afghane. Le déroulement des évènements s’est poursuivi par la démission et la fuite du Président qui a trouvé asile aux Émirats arabes unis.
Les talibans* avaient déjà dirigé le pays entre 1996 et 2001, imposant une version ultra-rigoriste de la loi islamique. Cette fois, ils promettent de respecter les croyances religieuses et les valeurs spirituelles de tous les Afghans, de fournir aux femmes tous les droits dans le cadre de la loi islamique et aux médias la possibilité de travailler librement.
*Organisations terroristes interdites en Russie
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