Avant l’arrivée de ben Salmane en Algérie, Alger s’exprime sur l’assassinat de Khashoggi

© AFP 2023 FAYEZ NURELDINEMohammed ben Salmane (deuxième à gauche)
Mohammed ben Salmane (deuxième à gauche) - Sputnik Afrique
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À quelques jours de la visite en Algérie de Mohammed ben Salmane, Alger, tout en condamnant l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, a également réaffirmé ses liens solides avec l’Arabie saoudite en se déclarant confiant quant à la capacité de la justice saoudienne de faire toute la lumière sur les circonstances de ce crime.

À l'occasion de la visite du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane en Algérie, annoncée pour le 6 décembre prochain, Alger s'est exprimé sur l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en affirmant que la justice saoudienne saura faire le nécessaire pour élucider les circonstances de ce crime. C'est ce qui ressort de la déclaration le 25 novembre devant la presse d'Abdelaziz Benali Cherif, le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères.

«L'Algérie a pris connaissance des éléments de l'enquête menée par la justice saoudienne concernant le meurtre du citoyen saoudien Jamal Khashoggi, tels que rendus publics par le procureur général du royaume d'Arabie saoudite, le 16 novembre dernier», a déclaré le diplomate. Tout en affirmant que son pays condamne avec la «plus grande vigueur l'horrible assassinat du citoyen saoudien, nous prenons acte des conclusions auxquelles est parvenue la justice saoudienne concernant les circonstances de la perpétration du crime et l'identité de ceux qui l'ont ordonné et exécuté», a-t-il encore ajouté.

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Réagissant à la campagne médiatico-politique ayant visé Mohammed ben Salmane en particulier et le royaume saoudien en général suite à ce crime, M.Benali Cherif a souligné que «l'Algérie, qui est liée à l'Arabie Saoudite par des relations étroites de fraternité, de coopération et qui partage avec elle un destin commun, exprime sa conviction que la justice saoudienne saura faire toute la lumière sur ce meurtre».

L'annonce de l'arrivée prochaine du prince saoudien en Algérie a fait réagir des leaders de partis islamistes qui ont affiché leur hostilité à cette visite. En effet, Abderrazak Mokri, président du Mouvement de la société de paix (MSP) proche de la mouvance des Frères musulmans*, et Ali Benhadj, vice-président de l'ex-Front islamique du salut (FIS), dissout, se sont prononcés contre la venue du prince héritier saoudien pour plusieurs raisons.

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«En vérité, accueillir le prince héritier durant cette période n'est favorable ni à l'image de l'Algérie, ni à sa réputation», a déclaré le président du MSP en évoquant «la mort d'enfants et de civils au Yémen, […] l'emprisonnement de beaucoup de prédicateurs, de juristes et d'hommes de Culture au Royaume et, dernière en date, l'assassinat "daechien" de Jamal Khashoggi».

S'exprimant sur l'objectif, selon lui, inavoué de cette visite, M.Mokri a déclaré que «Peut-être qu'il [Mohammed ben Salmane, ndlr] cherche à rassurer l'Algérie sur la chute des prix du pétrole et qu'il ambitionne de la transformer en république du riz [un pays qui se nourrit de la charité d'autres pays, ndlr]» en ajoutant que le prince saoudien a répondu favorablement à la demande du Président Donald Trump de faire baisser les prix du pétrole au risque de «précipiter l'Algérie dans la crise».

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Sur invitation du Président Béji Caïd Essebsi, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane aurait décidé de se rendre en Tunisie dans le cadre de sa tournée auprès de six pays arabes, entamée le 22 novembre. C'est ce qu'a rapporté le site d'information tunisien Business News, en précisant que le prince héritier devrait arriver le 27 novembre à Tunis. Certaines sources diplomatiques ont précisé qu'en plus des Émirats arabes unis, où le prince s'est rendu hier, et de la Tunisie, les autres pays arabes où celui-ci compte faire escale durant son périple sont l'Algérie (le 6 décembre selon la presse locale), Bahreïn, l'Égypte et la Mauritanie.

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Jamal Khashoggi a été tué le 2 octobre au consulat saoudien d'Istanbul où il s'était rendu pour effectuer des démarches administratives. Après avoir d'abord nié le meurtre, les autorités saoudiennes ont fini par reconnaître que l'éditorialiste avait trouvé la mort lors d'une opération «non autorisée». Plus d'un mois et demi après sa mort, son corps n'a toujours pas été retrouvé. 21 suspects ont été arrêtés dans le cadre de l'affaire, selon le bureau du procureur général à Riyad. 11 de ces suspects ont été inculpés, et le procureur général a requis la peine de mort à l'encontre de cinq d'entre eux, accusés d'avoir «ordonné et commis le crime».

*Organisations terroriste interdites en Russie

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