À Alger, le ministre turc des Affaires étrangères dénonce «les ingérences étrangères» en Libye

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Après une analyse approfondie de la situation en Libye, «y compris les interventions militaires étrangères», Alger et Ankara ont convenu de tout miser sur «un cessez-le-feu», indique un communiqué de la présidence algérienne suite à l’audience accordée par le chef de l’État au ministre turc des Affaires étrangères.

Cinq jours après que le Parlement turc a approuvé un projet de loi autorisant l'envoi de forces militaires en Libye, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu s’est rendu à Alger où il s’est entretenu avec le Président Abdelmadjid Tebboune. Les deux responsables se sont mis d’accord pour «ne ménager aucun effort pour un cessez-le-feu», indique un communiqué de la présidence de la République relayé par l’Algérie Presse Service (APS).

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En plus des relations bilatérales, ils ont également discuté «de la situation en Libye à la lumière de l'escalade des actes de violence induits par les ingérences étrangères, qui entravent la recherche d'une solution politique, seul moyen de rétablir la sécurité, la paix et la stabilité à travers tout le territoire de la Libye», affirme le communiqué.

«Après une analyse approfondie de tous les aspects de la situation, y compris les interventions militaires étrangères en territoire libyen, les deux parties ont convenu de l'impératif d'éviter toute action concrète à même d'aggraver davantage le climat et de ne ménager aucun effort pour un cessez-le-feu», précise la  même source.

Par ailleurs, les deux parties ont exprimé le vœu que la conférence internationale prévue à Berlin sur la crise libyenne «soit le début d'un règlement politique global, garantissant l'unité de la Libye, peuple et territoire, et préservant sa souveraineté nationale», conclut la présidence de la République algérienne.

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Le parlement turc a adopté jeudi 2 janvier une motion autorisant l'envoi de troupes turques en Libye pour aider le Gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez el-Sarraj.

Dimanche 5 janvier, Recep Tayyip Erdogan a annoncé que des unités militaires turques étaient en route pour Tripoli à la demande de Fayez el-Sarraj, précisant qu’il s’agissait de l'envoi d'experts militaires et d'équipes techniques pour soutenir les autorités internationalement reconnues et menacées par l'Armée nationale libyenne du maréchal Khalifa Haftar.

L’Union européenne, ainsi que notamment l’Italie, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne dénoncent le déploiement militaire turc en Libye et appellent Ankara à mettre un terme à son intervention.

Alger appelle le conseil de sécurité à agir

À l’issue de la rencontre du lundi 6 janvier à Alger entre Abdelmadjid Tebboune et Fayez el-Sarraj, l’Algérie a appelé la communauté internationale et le Conseil de sécurité en particulier à «assumer leurs responsabilités pour imposer le respect de la paix et de la sécurité en Libye», indique un communiqué de la présidence de la République algérienne cité par l’APS.

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«L'Algérie appelle la communauté internationale, particulièrement le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités afin d'imposer le respect de la paix et de la sécurité en Libye et exhorte les belligérants à mettre fin à l'escalade», affirme le communiqué, mettant l’accent sur la nécessité d’«imposer un cessez-le-feu immédiat et mettre un terme à cette escalade militaire».

Tout en réaffirmant le principe de non-ingérence dans les affaires d’autrui, Alger a également appelé «les parties étrangères à cesser d'alimenter cette escalade et d'accorder aux parties belligérantes leur soutien militaire, matériel et humain, et plaide pour le respect de la légalité internationale afin de faciliter la reprise du dialogue pour parvenir à une solution politique à la crise».
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