L’Algérie développera le gaz de schiste malgré les réticences de la population

© Sputnik . Georgi Zelma / Accéder à la base multimédiaExtraction du gaz de schiste
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Le pays développera l’exploitation du gaz de schiste tout en préservant «la santé du citoyen, les écosystèmes et, en particulier, les ressources hydriques» affirme la plan d’action du gouvernement algérien qui sera discuté au parlement.

Malgré la réaction de la population algérienne contre l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste suite aux déclarations du Président Abdelmadjid Tebboune, le gouvernement persiste et signe pour aller dans le même sens, mais en prenant des précautions, indique le plan d’action gouvernemental qui sera présenté mardi 11 février à l’Assemblée populaire nationale (APN), selon l’agence officielle Algérie Presse service (APS).

«S’agissant des hydrocarbures non conventionnels, le gouvernement, tout en intensifiant les efforts d’identification du potentiel que recèle le sous-sol algérien, engagera les études appropriées sur l’impact de l’exploitation de cette richesse au plan économique, social et environnemental, en veillant à ce que toute exploitation envisagée préserve la santé du citoyen, les écosystèmes et, en particulier, les ressources hydriques», précise la feuille de route du gouvernement.

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En plus du maintien de la politique concernant l’exploitation des hydrocarbures, le gouvernement algérien entend également engager le pays sur la voie du développement des énergies renouvelables.

Ainsi, son plan d’action envisage de mettre en place une transition énergétique qui devrait permettre à l'Algérie de «s’affranchir de manière progressive de la dépendance vis-à-vis des ressources conventionnelles [en hydrocarbures, ndlr]».

«La démarche du gouvernement s’articule sur plusieurs considérations, notamment la préservation des ressources fossiles et leur valorisation, le changement du modèle énergétique de production et de consommation, le développement durable et la protection de l’environnement, ainsi que la maîtrise des coûts de réalisation des installations des énergies renouvelables», explique le document.

Dans ce cadre, le gouvernement algérien table sur un plan de développement des énergies renouvelables d’une capacité de 15.000 mégawatts à l’horizon 2035, dont 4000 mégawatts d’ici 2024.

Les affirmations de Tebboune sur fond de crise économique

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L’économie algérienne est maintenue à flot depuis novembre 2017 grâce au financement non conventionnel décidé par le gouvernement d’Ahmed Ouyahia, actuellement en prison pour des affaires de corruption. À titre d’exemple, depuis la chute des prix du pétrole en 2014, les réserves de change du pays sont passées d’environ 179 milliards de dollars fin 2017, à environ 62 milliards en décembre 2019, selon les notes de conjoncture de la Banque d’Algérie correspondant aux mêmes périodes.

Les volumes d’exportation des hydrocarbures, seule source de devises pour le pays, connaissent un recul inquiétant. En effet, en plein débat sur le nouveau projet de loi sur les hydrocarbures, le ministre algérien de l’Énergie Mohamed Arkab a déclaré mardi 29 octobre devant la Commission des affaires économiques à l’Assemblée populaire nationale (APN) que «60% des réserves initiales d’hydrocarbures du pays étaient épuisées». Il a précisé que cette situation résultait de la hausse de la consommation locale et de l’exportation, selon l’Algérie Presse Service (APS). Le taux de chômage en Algérie, qui dépasse déjà les 11%, risque encore de connaître une importante hausse, selon certains experts algériens.

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Partant de ce constat, Abdelmadjid Tebboune a remis sur la table la polémique sur l’exploitation du gaz et du pétrole de schiste dans le sud du pays lors de sa rencontre avec les patrons de huit médias nationaux. Il avait alors affirmé qu’il fallait «convaincre toutes les franges du peuple que cette richesse est importante et si on veut améliorer notre niveau de vie il faut exploiter le gaz de schiste, mais il faut au préalable un débat national et pas une décision unilatérale». «La providence nous a donné cette richesse. Pourquoi s’en priver?», avait-il lancé.

Fin 2014 et début 2015, l’annonce de forages par fracturation hydraulique dans la région d’In Salah avait provoqué une révolte inédite de la population, laquelle s’est accentuée du fait que le groupe français Total mène ces forages au moment où la France a formellement interdit l’exploitation de ce genre d’hydrocarbures non conventionnels sur son sol.

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