Le coronavirus utilisé contre le Hirak en Algérie? Une tentative de «mener le pays vers le chaos», assure Alger

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Dans une déclaration à la Radio nationale, le Premier ministre algérien a appelé ses concitoyens à prendre très au sérieux les risques sous-jacents à la pandémie mondiale de coronavirus, écartant toute tentative de son gouvernement d’instrumentaliser cette maladie pour imposer un arrêt du Hirak.

Alors que la pandémie de coronavirus a été déclarée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), certains Algériens continuent de manifester chaque vendredi, bravant ainsi toutes les mesures de restriction et de prévention édictées par l’OMS. Certains internautes impliqués dans le Hirak tentent même de tourner en dérision le gouvernement, l’accusant d’instrumentaliser le virus pour casser le mouvement social.

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Lors d’un passage sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, le Premier ministre Abdelaziz Djerad a répondu à ces allégations, accusant des forces de tenter de manipuler le Hirak dans le but de «mener le pays vers chaos».

«Le Hirak du 22 février n'est plus le Hirak d'aujourd'hui»

«Certains croient que le gouvernement cherche à trouver des justifications politiques pour interdire le Hirak», a lancé M.Djerad, soulignant que ces mêmes personnes propagent l’idée que «le peuple est contre ses dirigeants».

Le Premier ministre s’est contenté de répondre: «Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise face à l'absurdité?». «Aujourd'hui, le pays est face à une pandémie mondiale et on accuse le gouvernement d'être derrière cela, entre le sublime et le ridicule, il y a un pas», a-t-il fustigé, appelant les Algériens «qui sortent le vendredi à faire attention, il s'agit de leur vie et de leur santé».

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Par ailleurs, Abdelaziz Djerad a affirmé que «le Hirak du 22 février n'est plus le Hirak d'aujourd'hui», expliquant qu'«il y a une évolution et c'est aux Algériens qu’il appartient de l'apprécier, individuellement et collectivement». «Je pense que les Algériens sont très conscients de cela», a-t-il soutenu, appelant à «faire très attention aux manipulations et aux voix qui souhaitent amener le pays vers le chaos».

Noureddine Melikechi, imminent savant algérien qui travaille à la NASA, a également appelé sur Twitter tous ses compatriotes à suspendre temporairement le Hirak, dont il est un soutien public notoire.

La situation sanitaire en Algérie

Alors que le premier cas d'infection au coronavirus a été annoncé en Algérie le 25 février — un Italien arrivé dans le pays le 17 — le nombre de contaminés a progressé pour s'établir le 15 mars à 54. Quatre décès ont été constatés.

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​Ainsi, pour faire face au risque de propagation à grande échelle de cette maladie, le chef du gouvernement a ordonné lundi 16 mars la suspension, après la Chine, de tous les vols de la compagnie aérienne nationale Air Algérie de et vers l’Europe à partir du jeudi 19 mars.

Le Président Abdelmadjid Tebboune avait auparavant ordonné la fermeture des écoles et universités à partir du 12 mars, et jusqu'au 5 avril, date de la fin des vacances scolaires, annonce la présidence dans un communiqué. Les crèches, les écoles privées et coraniques, ainsi que celles d'enseignement professionnel, sont également concernées par la mesure.

Le gouvernement avait annoncé le 10 mars l’annulation de tous les rassemblements sportifs, culturels et politiques.

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