Bouteflika sera-t-il jugé suite à la condamnation de deux de ses Premiers ministres en appel?

© AP Photo / Sidali DjarboubL'ex-Président déchu Abdelaziz Bouteflika
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La cour d’appel d’Alger a confirmé mercredi 25 mars la condamnation en première instance des deux ex-Premiers ministres de Bouteflika, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal. Deux autres ministres et trois oligarques ont vu leurs peines réduites, rapporte le site d’information TSA.

Jugés en appel depuis le 1er mars pour leur implication dans des affaires de corruption, les anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal ont été condamnés mercredi 25 mars par la cour d’appel d’Alger qui a ainsi confirmé les peines prononcées en première instance, a indiqué le site d’information Tout Sur l’Algérie (TSA). Les ex-responsables étaient poursuivis dans le cadre des affaires liées aux usines d’assemblage automobile et du financement occulte de la campagne présidentielle pour le cinquième mandat du Président déchu Abdelaziz Bouteflika.

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Le 10 décembre 2019, le tribunal de Sidi M’Hamed a condamné Ahmed Ouyahia à une peine de 15 ans de prison ferme assortie d’une amende de deux millions de dinars (15.200 euros), tandis que Abdelmalek Sellal a écopé d’une peine de 12 ans de prison ferme et d’une amende d’un million de dinars (7.600 euros).

Réduction de peines pour les autres

La cour d’appel a cependant allégé les peines des ex-ministres Mahdjoub Bedda et Youcef Yousfi, ainsi que celles des oligarques les plus influents de l’ère Bouteflika, Ali Haddad, Ahmed Maâzouz et Mohamed Bairi.

Ainsi, les deux ministres ont vu leurs peines réduites de dix à cinq ans. Celles d’Ali Haddad et Ahmed Maâzouz sont passées de sept à quatre ans. Et enfin, Mohamed Bairi a été condamné à trois ans au lieu des six ans décidés en première instance.

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Sur fond des appels répétés de l’ex-ministre algérien de l’Information Abdelaziz Rahabi à juger l’ex-chef de l’État, au moins «symboliquement», les deux anciens Premiers ministres Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia avaient demandé au juge lors de leur procès en appel de convoquer comme témoin à la barre Abdelaziz Bouteflika.

Les appels du ministre Rahabi

Lors d’une intervention jeudi 27 février sur la chaîne satellite El Bilad TV, M.Rahabi avait appelé à juger Abdelaziz Bouteflika pour sa responsabilité dans la corruption et dilapidation des deniers publics qui se sont répandues dans le pays durant ses 20 ans au pouvoir.

«Le Président de la République [Abdelaziz Bouteflika, ndlr] a une responsabilité dans la corruption, il l’a couverte», avait-il affirmé. Et de rappeler que «d’anciens Premiers ministres [Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ndlr] avaient dit devant le juge qu’ils avaient octroyé des crédits [non remboursés à des oligarques, ndlr] sur ordre du Président de la République [Abdelaziz Bouteflika, ndlr]».

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La Constitution algérienne amendée et adoptée en 2016 stipule dans son article 177 qu’«il est institué une Haute Cour de l'État pour connaître les actes pouvant être qualifiés de haute trahison du Président de la République, des crimes et délits du Premier ministre, commis dans l'exercice de leurs fonctions». Or, les Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ainsi que Youssef Yousfi qui a également occupé ce poste par intérim, faute de cette Haute Cour d’État sujette à une volonté et décision politique, ont été jugés en première instance et en appel par un tribunal ordinaire, celui de Sidi M’Hamed à Alger.

Le constat cinglant du Premier ministre

Le Premier ministre Abdelaziz Djerad a qualifié de «catastrophique» la gestion du pays sous le Président déchu Abdelaziz Bouteflika, lors de la présentation mardi 11 février du plan de son gouvernement à l’Assemblée populaire nationale (APN) algérienne.

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«L’Algérie a connu au cours de ces dernières années une gestion catastrophique de l’État ainsi que des pratiques autoritaires ayant mené au pillage et à la dilapidation des richesses du pays et à la destruction systématique de ses institutions et de son économie dans le but d’accaparer ses biens», a déclaré M.Djerad, rapporte l’agence officielle Algérie Presse Service (APS).

«Ces pratiques ont entraîné la marginalisation des compétences nationales, sincères et honnêtes, déstabilisant ainsi les fondements même de l’État et menaçant l’unité du peuple», a-t-il déploré.
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