Alger commente l'échec de la nomination de son diplomate à la tête de la mission de l’Onu pour la Libye

© AP Photo / Sidali DjarboubRamtane Lamamra
Ramtane Lamamra - Sputnik Afrique
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«C’est un échec pour le secrétaire général de l’Onu et non pour l’Algérie», a déclaré le porte-parole de la Présidence algérienne en réaction à la non nomination de l’ex-ministre Ramtane Lamamra au poste de chef de mission de l’Onu pour la Libye, pointant le rôle de «certains régimes».

Le ministre-conseiller à la Communication auprès du chef de l’État algérien et porte-parole de la Présidence de la République, Belaïd Mohand Oussaïd, s’est exprimé mardi 21 avril lors d’une conférence de presse sur l’échec de la nomination de l’ex-ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, au poste d’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Libye en raison d’une opposition américaine. Il se présentait pour remplacer le Franco-Libanais Ghassan Salamé.

«Le fait que le secrétaire général de l’Onu ait pensé à M.Lamamra pour cette mission, c’est déjà une fierté pour nous», a déclaré le responsable, ajoutant que les «réserves au sein du Conseil de sécurité, c’est le fait de régimes qui n’ont pas intérêt à ce que la Libye retrouve la paix». «C’est un échec pour le secrétaire général de l’Onu et non pour l’Algérie qui continuera à jouer son rôle sans calcul sur le dos de nos frères libyens», a-t-il soutenu.

Trois pays arabes à la manœuvre?

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Alors qu’il était bien parti pour succéder à Ghassan Salamé à la tête de la mission spéciale des Nations unies pour la Libye, avec le soutien de 14 pays sur 15 au sein du Conseil de sécurité, Ramtane Lamamra n’a finalement pas été nommé au poste suite à un refus des États-Unis. Le pays a été soumis à une importante pression de la part de trois pays arabes, rapporte le site d’information Tout Sur l’Algérie (TSA).

Se référant à des sources diplomatiques, TSA informe que M.Lamamra a été évincé le 9 avril de la candidature au poste à cause du «lobbying de trois pays arabes: l’Égypte, les Émirats arabes unis et le Maroc». «Impliqués dans le conflit libyen, ces trois pays ont, selon nos informations, tout fait pour saboter la candidature de Ramtane Lamamra», ajoute le média qui précise que «le maréchal Haftar était également opposé à la candidature de l’Algérien».

Un feu vert de Bolton à Haftar?

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Le New York Times (NYT) rapporte le 14 avril que le maréchal Khalifa Haftar, commandant de l’Armée nationale libyenne (ANL), s’est entretenu avec John Bolton, ex-secrétaire d’État à la sécurité nationale, avant de lancer son assaut en avril 2019 sur la capitale Tripoli.

Un ancien haut responsable de l'administration américaine sous couvert d’anonymat a confié au NYT que lorsqu’Haftar a demandé l’approbation de Washington pour lancer son assaut, John Bolton lui a donné «un feu orange, ni vert ni rouge».

Par ailleurs, trois sources diplomatiques occidentales, aux faits de l’entretien téléphonique entre le chef militaire libyen et le haut responsable américain, ont dit au NYT que Bolton avait répondu à Haftar: «Si vous voulez attaquer, faites-le rapidement». Selon elles, Haftar a vu dans cette déclaration une approbation explicite de la part de Washington pour lancer l’assaut sur Tripoli.

La paix, à quelle condition?

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Au micro de Sputnik le 6 février, l’ex-ministre libyen de l’Économie du gouvernement d’Ali Zeidan (2012-2014), Mustafa Abofanas a expliqué que la condition sine qua non pour que des pourparlers de paix aboutissent est que le maréchal Khalifa Haftar accepte «de revenir aux positions qu’il occupait» avant l’assaut lancé sur Tripoli le 4 avril 2019.

«Si la mission des Nations unies pour la Libye et l’ensemble de la communauté internationale sont sincères dans leur démarche pour trouver une solution au conflit qui ronge le pays depuis des années, ils doivent au préalable imposer au maréchal Khalifa Haftar de revenir aux positions qu’il occupait sur le terrain militaire avant le 4 avril 2019, date où il a engagé son assaut sur la capitale Tripoli», a-t-il confié.

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L’interlocuteur de Sputnik a fait savoir que «ceux qui soutiennent Khalifa Haftar, en l’occurrence l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et la France, le font de manière clandestine et dans le cadre d’accords inavoués dont on ne connaît pas la consistance». Ceci en plus du fait que «ces pays, tout comme Haftar, nient l’existence de ce soutien en armes et en mercenaires».

Mi-avril, les forces gouvernementales, avec le soutien de drones turcs, ont repoussé les forces d’Haftar. Elles ont même repris deux villes stratégiques de l’ouest de la Libye, desserrant ainsi un peu plus l’encerclement de la capitale.

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