Face à la crise, faut-il préserver les emplois? Royal Air Maroc et Air France-KLM, deux visions opposées

CC BY 2.0 / abdallahh / Boeing 747 de Royal Air Maroc (archive photo)
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Air Maroc, qui perd 4,7 millions d’euros par jour, a lancé un dialogue social à l’issue duquel des pilotes ont décidé de céder 45% de leur salaire durant cinq ans pour préserver les emplois, selon le Matin. Air France-KLM envisage de supprimer «entre 6.000 à 10.000 emplois» après une perte de 1,8 milliard d’euros, d’après Libération.

Le transport aérien est l’un des secteurs les plus impactés par la crise liée à la pandémie de Covid-19. Depuis la fermeture des espaces aériens, les finances des compagnies ne cessent de se dégrader, laissant entrevoir une situation délicate. Dos au mur, elles doivent faire des choix difficiles. Face aux pertes colossales, certaines compagnies aériennes envisagent des plans sociaux, quand d’autres misent sur les sacrifices et la solidarité vis-à-vis de ses employés pour redresser la situation, préserver les emplois et les intérêts des travailleurs, en témoignent les cas de Royal Air Maroc (RAM) et d’Air France-KLM.

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Dans un récent rapport, l’Association internationale du transport aérien (IATA) prévoit une contraction de la demande de 55% en 2020 et des pertes évaluées au niveau mondial à 314 milliards de dollars, dont six milliards en Afrique. Selon l’IATA, 25 millions d’emplois sont menacés à travers le monde.

Royal Air Maroc sonne «la mobilisation générale»

Pour y voir plus clair en pleine zone de turbulences, la direction générale de RAM a misé sur le dialogue social. Les pertes en chiffre d’affaires de la compagnie s’élèvent à 50 millions de dirhams (4,7 millions d’euros) par jour, selon la direction.

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En effet, dans une lettre adressée au employés, le Président-Directeur Général de RAM, Hamid Addou, appelle à «une mobilisation générale car la route sera longue et pleine de turbulences, notamment en termes de contraction de la demande mondiale et des financements», rapporte le site d’information marocain Le Matin. Le P-DG ajoute que «nous devons changer notre manière de travailler et revoir nos coûts et nos charges fixes de manière forte et pérenne, afin d’être plus compétitif et plus agile». Il précise que les discussions avec l’État «avancent bien» et que de nombreux scénarios sont actuellement à l’étude «mettant en avant l’intérêt des employés et de l’entreprise».

«Nous devons […] finaliser ensemble le plan de sortie de crise. Chacun son rôle, son expertise, et sa mission», conclut M.Addou.

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Les discussions lancées par la direction de la RAM ont abouti très vite à une décision importante du syndicat des pilotes, l’Association marocaine des pilotes de ligne (AMPL), ont confié au Matin des sources proches du dossier.

En effet, l’AMPL a fait part de la disposition des pilotes à consentir à «une baisse de 45% de leur salaire indépendamment de leur productivité pendant cinq ans», afin que la compagnie puisse se relever de la crise liée à la pandémie de Covid-19.

Le cas Air France-KLM

Le 6 mai, le conseil d’administration d’Air France-KLM a annoncé des pertes de 1,8 milliard d’euros sur le premier trimestre de l’année en cours. Il souligne que le mois de mars a été le plus impacté par la crise de Covid-19, rapporte Libération.

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Pour faire face à la crise, le média avance que la compagnie aérienne franco-néerlandaise va devoir sérieusement couper dans ses coûts et ses investissements. «Ces derniers passeront de 3,6 milliards d’euros à 2,4. D’ores et déjà trois Airbus long courrier ne feront pas leur entrée dans la flotte cette année», écrit le quotidien.

Cependant, le transporteur a annoncé des discussions avec les organisations syndicales en vue de suppressions de postes. «Ceux qui pensaient, dans l’entreprise que les deux prêts d’un montant de sept milliards d’euros avaient été accordés par l’État (actionnaire à hauteur de 15%) en contrepartie d’une clause de protection sociale en seront pour leurs frais», explique Libération.

Un dirigeant d’Air France-KLM a confié au quotidien sous couvert d’anonymat qu’«au total, de 6.000 à 10.000 postes sont menacés sur un effectif de 80.000 salariés». Il a ajouté que pour le moment, la méthode évoquée est celle d’un plan de départs volontaires.
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