L'ombre de Khashoggi plane-t-elle sur l'avenir des relations entre Riyad et Washington?

© Sputnik / Accéder à la base multimédiaMohammed ben Salmane
Mohammed ben Salmane - Sputnik Afrique, 1920, 01.02.2021
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Washington examine actuellement ses relations avec l'Arabie saoudite pour s'assurer qu'elles sont conformes aux intérêts et aux valeurs américains, a annoncé le secrétaire d’État à NBC News. Il a par ailleurs évoqué l’assassinat de Jamal Khashoggi, le qualifiant «d’acte outrageux à l’égard d’un journaliste résidant aux États-Unis».

Ce lundi 1er février, lors d’une déclaration à la chaîne NBC News, le chef du département d’État américain Antony Blinken a affirmé que la nouvelle administration était en train de passer en revue les relations des États-Unis avec l’Arabie saoudite. Il a qualifié l’assassinat du journaliste dissident Jamal Khashoggi «d’acte outrageux».

Et d'expliquer que le but était de s'assurer que les relations sont conformes aux intérêts et aux valeurs américains.

Par ailleurs, tout en évitant de faire porter la responsabilité de la mort de Jamal Khashoggi au prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, M.Blinken qualifie néanmoins ce meurtre d’«acte outrageux contre un journaliste et résident des États-Unis».

Les ennuis du prince vont-ils empirer?

En plus des sérieux soupçons qui pèsent sur lui dans l'affaire du meurtre de Jamal Khashoggi en 2018, à l’intérieur du consulat d’Arabie saoudite à Istanbul, Mohammed ben Salmane fait également face à une plainte déposée contre lui aux États-Unis, rappelait en décembre dernier le Washington Post.

En effet, selon le quotidien, il s’agit d’une plainte pour tentative d’assassinat introduite par un ancien haut responsable des services de renseignement du royaume, Saad al-Jabri, actuellement en exil au Canada. Ce dernier prétend détenir des documents secrets qui relatent l’ascension du prince au pouvoir.

Ainsi, dans ce contexte, le gouvernement saoudien avait demandé à Donald Trump d’accorder l’immunité judiciaire au prince héritier avant de quitter le pouvoir, le 20 janvier, écrivait le média. 

De son côté, Khalid al-Jabri, le fils aîné de Saad et porte-parole de la famille dans cette affaire, a affirmé au Washington Post qu’accorder l’immunité judiciaire à Mohamed ben Salmane «donnerait le feu vert à de nouveaux complots d'assassinat».

Riyad contre-attaque

Les avocats du prince saoudien ont réfuté les accusations de Saad al-Jabri. En effet, lors d’une plaidoirie à la Cour fédérale de Washington, ils l’ont accusé d’avoir porté plainte pour fuir la justice saoudienne qui le soupçonne du détournement de 11 milliards de dollars destinés à la lutte antiterroriste.

«Les lacunes de cette plainte sont si apparentes et si profondes qu’elles ne peuvent être considérées que comme une tentative de détourner l’attention du vol massif commis par le plaignant», ont-ils affirmé, selon le journal. « Cette affaire ne concerne pas la cour fédérale», ont-ils ajouté.

Auparavant, l’administration Trump avait réussi à arrêter les efforts du Congrès pour censurer le gouvernement saoudien et avait annulé les résolutions bloquant de nouvelles ventes d'armes au royaume.

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