Biden face aux accords de «paix» de Trump pour Israël: «On voit aujourd’hui les limites de l’exercice»

© AFP 2023 SAUL LOEBDonald Trump et Benjamin Netanyahu, avec les MAE du Barhein et des Émirats arabes unis
Donald Trump et Benjamin Netanyahu, avec les MAE du Barhein et des Émirats arabes unis - Sputnik Afrique, 1920, 17.04.2021
S'abonner
Joe Biden va-t-il annuler l’initiative de financement de Donald Trump ciblant les pays arabes qui normaliseraient leurs relations avec Israël? Décryptage de Barah Mikaïl, professeur associé et directeur de programme en sciences politiques et relations internationales à l’université Saint-Louis de Madrid, au micro de Rachel Marsden.

À la toute fin de son mandat, Donald Trump avait salué les Accords d’Abraham qui scellaient la normalisation des relations entre les États du golfe Persique et Israël, l’aboutissement d’un processus supervisé par son gendre, Jared Kushner, alors conseiller principal de la Maison-Blanche.

Ce qu’ils ont beaucoup moins mis en avant, c’est le fonds de 3 milliards de dollars, discrètement mis en place par le gouvernement américain en lien avec ces fameux accords. En 2019, les États-Unis ont créé la US International Development Finance Corp., liée à l’USAID. Souvenez-vous que l’USAID travaille depuis longtemps en étroite collaboration avec des projets de la CIA. 

Joe Biden dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche - Sputnik Afrique, 1920, 25.01.2021
Normalisation avec Israël: Biden va-t-il maintenir les engagements US envers Abou Dhabi, Khartoum et Rabat?
Quel est le but réel de ce fonds? A-t-il été monté pour concurrencer les investissements de Pékin dans les nouvelles routes de la soie au Moyen-Orient et en Afrique? Si c’est le cas, les sommes en jeu sont dérisoires. De plus, le fonds accorde des prêts qui doivent théoriquement être remboursés. Les bénéficiaires de ces financements baignent d’ailleurs dans une certaine opacité. Que recouvre vraiment avec cette mystérieuse initiative? Barah Mikaïl, professeur associé et directeur de programme en sciences politiques et relations internationales à l’université Saint-Louis de Madrid et ancien analyste sur les questions du Moyen-Orient au ministère de la Défense, considère que c’est plus une manière d’appâter les États de la région:

«Je m’attends à ce qu’un pays comme le Soudan ait plus besoin de ce financement que les Émirats arabes unis par exemple. On voit aujourd’hui que ce l’on est en train de vivre montre très bien les limites de l’exercice. En fait, ce fonds n’est pas disponible. Est-ce qu’il y a des partenaires ou acteurs qui veulent de l’argent de ce fonds? Incontestablement. Parmi ceux-ci, des États qui ne seraient pas forcément partis de ces accords de paix avec Israël, mais qui voient une opportunité à travers leur relation avec Israël d’avoir accès à des projets qu’ils développeraient au nom de la paix entre Israël et les États du Moyen-Orient.»

Comment la stratégie américaine vis-à-vis des Accords d’Abraham a-t-elle changé depuis l’arrivée de Joe Biden à la Maison-Blanche? Barah Mikaïl n’a pas l’impression que l’Administration Biden ait maintenu les mêmes orientations vis-à-vis de ce fonds:

«On ne sait rien de ce qui s’est passé. On n’a pas l’impression que l’Administration Biden ait maintenu des orientations vis-à-vis du fonds. Au delà de cela, il faut noter qu’il y a une relative discrétion de l’Administration Biden quant à l’impact de ces accords d’Abraham sur les évolutions de la région. Il va falloir attendre la fin de 2021 pour savoir s’il y a une suite.»
Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала