Revue de la presse russe du 20 janvier

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Kommersant

Une délégation représentative de la Commission pour les intérêts nationaux des Etats-Unis et les relations avec la Russie, conduite par le directeur du Centre Nixon, Dimitri Simes, est arrivée à Moscou. Cette visite sort du cadre de la simple manifestation protocolaire, écrit Kommersant. D'abord, parce qu'elle précède la venue en Russie du secrétaire d'Etat américain, Colin Powell. D'autre part, dans l'optique de la campagne présidentielle aux Etats-Unis cette commission prépare un rapport stratégique sur les perspectives des relations russo-américaines.

La délégation américaine est arrivée à Moscou à un moment crucial, quand les rapports russo-américains se trouvent à la croisée des chemins, poursuit le journal. L'euphorie de l'époque du partenariat stratégique serein et de la lutte conjointe contre le terrorisme international est retombée, maintenant il va falloir encore faire le point sur les divergences qui se sont fait jour. Aussi se prépare-t-on avec beaucoup de sérieux à Moscou en vue de l'arrivée, le 26 janvier, du secrétaire d'Etat américain. Pour les dirigeants russes, cette visite sera une bonne occasion pour inventorier les problèmes qui existent dans les relations bilatérales, écrit Kommersant.

Izvestia

La crise interne que traverse actuellement l'Union des forces de droite (SPS) s'amplifie, relève le journal. Sur la toile de fond de l'analyse de l'échec subi par la SPS aux récentes élections législatives on devine une lutte pour le pouvoir au sein des structures du parti. Les débats animés font remonter à la surface des détails malodorants sur la façon avec laquelle la droite a mené sa campagne électorale. Un groupe de travail spécialement constitué a analysé les raisons de la défaite de la SPS dans la course à la Douma (chambre basse du parlement). Ses conclusions ont provoqué tellement de remous que le parti a même décidé de reporter à jeudi l'examen définitif de son document final.

En proie à des contradictions internes, la SPS continue de se préparer au congrès qui sera assurément le plus difficile de son histoire et qui se tiendra samedi, 24 janvier. Les conclusions que le groupe de travail soumettra au jugement des délégués promettent d'être implacables. Selon la principale de ces conclusions, la défaite de la SPS n'était pas du tout prédéterminée par le cours objectif des événements politiques en Russie, elle a été le résultat "d'erreurs subjectives commises dans l'organisation de la campagne au niveau fédéral", poursuit le quotidien de la place Pouchkinskaïa. De l'avis des membres du groupe, les leaders du parti et les techniciens de la politique qu'ils ont sollicité n'ont au fond rien fait pour la victoire de l'Union des forces de droite.

Nézavissimaïa gazéta

Au cours de la conférence de presse qu'il a donnée à Moscou à son retour d'Arabie saoudite, le président tchétchène, Akhmad Kadyrov, a fait quelques déclarations inédites, informe le journal. Premièrement, il s'est prononcé pour la pérennité du mandat de Vladimir Poutine. "Si j'en avais le pouvoir, je le ferais président à vie", a déclaré Akhmad Kadyrov.

Deuxièmement, le président tchétchène a annoncé qu'il avait étoffé la prime promise pour la tête du "terroriste numéro un", Chamil Bassaïev. Si voici quelques années les militaires russes avaient promis 100.000 dollars pour toute aide dans la capture du bandit (par la suite cette somme a été portée à un million de dollars) et s'il y a à peine un mois le fils du président tchétchène, Ramzan Kadyrov, avait évoqué le chiffre de cinq millions, lundi Akhmad Kadyrov en a promis 50 pour la capture ou la liquidation physique du chef des combattants séparatistes. C'est-à-dire deux fois plus que la somme promise par les Américains pour la tête de Saddam Hussein.

Ce qui semble étrange, relève la Nézavissimaïa gazéta, c'est que l'ancien président tchétchène, Aslan Maskhadov, continue de "valoir" des clopinettes. "Pour ce qui est de Maskhadov, sa capture est évaluée à 50.000 dollars étant donné qu'il n'est que l'ombre de Bassaïev", a déclaré Akhmad Kadyrov.

La Nézavissimaïa gazéta conclut en s'interrogeant sur l'origine de tout cet argent. Le président tchétchène n'a pas fourni d'explications, mais il s'agit vraisemblablement de deniers publics.

VEDOMOSTI

L'année dernière la production industrielle en Russie a augmenté de 7%. Le rythme de croissance a été beaucoup plus rapide qu'en 2002 grâce aux cours élevés des produits d'exportation russes sur le marché mondial. Les économistes estiment qu'en 2004 le modèle de croissance économique fondée sur l'exportation de matières premières sera maintenu en Russie, écrit le journal.

Le ministre du Développement économique et du Commerce, Guerman Gref, a annoncé qu'en 2003 la production industrielle s'était accrue de 7%, résultat supérieur à celui de 2002 (3,8%) et à celui prédit par le ministère du Développement économique et du Commerce en décembre (6,8%).

"Tout porte à croire que ce sera le chiffre définitif et qu'il n'y aura plus de rectification", affirme le directeur du département de l'analyse macro-économique du ministère, Guennadi Kouranov.

GAZETA

La chute de l'euro sur les marchés mondiaux a provoqué une baisse de la monnaie européenne unique en Russie, écrit la "Gazeta", soulignant qu'au cours de la semaine dernière elle est passée de 37,1 à 35,74 roubles pour 1 euro. La population s'inquiète déjà : faut-il vendre la monnaie européenne comme on en a fait jusqu'ici de la monnaie américaine ?

Les fluctuations sur le marché des changes mondial se sont répercutées sur la Russie de façon spécifique, poursuit le quotidien. Si dans le monde, la baisse de l'euro signifie le renforcement du dollar, en Russie c'est une dépréciation simultanée des deux monnaies. Le phénomène s'explique par l'utilisation de méthodes plus ou moins économiques pour la fixation du seul cours du dollar qui, objectivement, doit diminuer en fonction de l'importance des recettes des exportations. Le coût des autres monnaies est calculé par le biais du dollar.

Les experts estiment que le recul de l'euro n'est pas sérieux dans les bureaux de change russes. Les Russes n'ont pas beaucoup d'euros. La monnaie européenne unique entre pour 15% dans le chiffre d'affaires de la totalité des bureaux de change et pour 1% seulement dans le montant de la totalité des dépôts bancaires.

TROUD

La région de Iaroslavl (Volga) a établi un record bien triste. Pour la consommation d'alcool et la mortalité concomitante, elle est le leader (si le mot convient dans ce cas) parmi les entités administratives formant la Région fédérale de la Volga, en dépassant de 2,4 fois la moyenne de l'ensemble du pays, écrit le "Troud". L'année dernière l'alcool a envoyé ad patres 765 habitants de la contrée.

Il est difficile de nommer la cause de l'abus, avoue le quotidien. L'économie régionale s'est stabilisée, les salaires et les pensions sont versés sans retard, les distractions ne manquent pas. Le mobile traditionnel, plutôt superficiel, évoquant le désespoir d'une existence sans issue n'est pas convaincant. Les faits sont pourtant têtus. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) propose de sonner le tocsin si la consommation d'alcool, convertie en esprit-de-vin, excède 8 litres par habitant et par an. Dans la région de Iaroslval 18,5 litres par habitant ont été vendus au cours des douze derniers mois.

Le quotidien cite les chiffres fournis par les organes de contrôle nationaux : plus de 30% des ménages russes fabriquent du tord-boyaux et quelques 1600 ateliers clandestins produisent de la vodka et d'autres boissons alcoolisées falsifiées. Selon le ministère de la Santé publique, le nombre d'alcooliques s'est accru de 30% environ et celui des cas de psychose consécutive à l'abus d'alcool de 50% au cours des deux dernières années.

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