Revue de la presse russe du 21 janvier

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Izvestia

Le Forum économique mondial s'ouvre mercredi dans la ville suisse de Davos. La veille le très influent quotidien britannique Financial Times avait publié un article du chef de l'administration du président russe, Dmitri Medvedev, sous le titre "La Russie ne renoncera pas aux réformes". C'est là sa première intervention publique d'envergure, écrivent les Izvestia. La thèse maîtresse de cet article est la suivante: la majorité parlementaire "conservatrice-centriste" en la personne de Russie unie est la mieux à même d'appliquer la politique des réformes libérales (le terme "libéralisme" revient à plusieurs reprises dans le texte)".

L'article de Dmitri Medvedev est on ne peut plus opportun, relèvent les Izvestia. Mardi Vladimir Poutine s'était entretenu avec le président de la Banque mondiale (BM), James Wolfensohn. La discussion avait notamment porté sur l'extension des liens avec la BM "à la lumière de la présidence tournante qui sera assurée par la Russie en 2006 au sein du G8. Et aussi de l'annulation par la Russie de la dette des pays les plus pauvres, de la volonté de Moscou de prendre part au relèvement de l'Irak, etc. Car comme tous les autres pays du G8, la Russie entend être reconnue à l'égal des autres.

Jusqu'à hier Dmitri Medvedev s'était abstenu, en qualité de chef de l'administration, de faire des pronostics et d'émettre un avis sur la ligne politique suivie, relève le journal. Maintenant les dés sont jetés, il s'agit d'un programme "conservateur-centriste" dont les principaux points sont la modernisation de la production, le développement de la concurrence et la création de nouveaux emplois. Plus la lutte contre la pauvreté. Dmitri Medvedev fournit une réponse aux principales craintes de l'Occident: la Russie ne déviera pas de la voie des réformes et il n'y aura pas de réorientation autoritariste. Pour le chef de l'administration présidentielle, le principal bilan des dernières élections législatives est la "légitimation" de la stabilité politique dans le pays, écrivent les Izvestia.

Kommersant

Le vice-premier-ministre russe, Boris Aliochine, a animé une réunion de la Commission pour la réforme administrative, dont il assume la présidence. A son issue, il a annoncé que le travail accompli à la première étape de la réforme en vue de supprimer les fonctions superflues au sein des organismes publics prendrait fin le 1-er avril, c'est-à-dire à la date fixée. Kommersant a appris que la commission elle aussi avait été touchée par la réforme administrative et que la chose pourrait avoir des prolongements des plus divers.

En réalité s'est un véritable scandale qui s'est produit. Le Kremlin a estimé que le travail de la commission Aliochine s'était engagé dans une impasse. Parce que ladite commission gouvernementale ne s'est pas écartée de l'itinéraire bureaucratique habituel: aujourd'hui il est toujours impossible de supprimer une seule fonction ministérielle sans avoir concerté les départements touchés, ce qui fait perdurer les choses. Il est également reproché au vice-premier ministre de ne pas avoir correctement divisé la réforme en étapes.

Pour le Kremlin, la première étape ne consiste pas simplement à diviser les fonctions en utiles et inutiles, il faut aussi préparer un paquet de textes législatifs - adoptés par la Douma (chambra basse du parlement) dans la mesure du possible - permettant réellement de supprimer les fonctions, voire les départements superflus. D'ici au 1-er avril ce sera impossible à faire, par conséquent les délais impartis pour la réforme risquent de ne pas être respectés. Selon le Kremlin, à la deuxième étape il faudra proposer à Vladimir Poutine une nouvelle structure gouvernementale.

Finalement, la commission Aliochine pourrait être la première touchée par la réforme administrative, estime Kommersant.

NEZAVISSIMAIA GAZETA

"Deux ou trois candidats au maximum, sans compter le président, peuvent collecter les deux millions de signatures obligatoires", écrit la "Nezavissimaïa Gazeta" citant les prévisions du chef de la Commission électorale centrale, Alexandre Vechniakov. Compte tenu des candidats de deux partis déjà enregistrés, le nombre des prétendants à la présidence du pays se ramènera à la moitié des personnes figurant actuellement sur la liste de la CEC, selon la plus grande compétence en la matière, ajoute le journal.

Alexandre Vechniakov laisse entendre, pour l'énième fois, que la liste des candidats enregistrés comportera finalement cinq candidats au maximum du fait des difficultés, affirme-t-il, qu'implique la collecte des deux millions de signatures obligatoires. Cependant, les informations provenant des QG des candidats déterminés à franchir cet obstacle rappellent des communiqués de guerre : les militants et les sympathisants disponibles sont engagés dans leur totalité dans la campagne.

Ce n'est qu'après le 28 janvier, date limite de réception des listes de signatures, qu'on connaîtra les noms des outsiders. D'où Vechniakov tient-il donc ses informations pour faire des prévisions aussi pessimistes ? s'interroge le quotidien. Et de poursuivre : "Des prévisions de sources compétentes peuvent être un exemple classique de pression sur les électeurs et sur les équipes parties en quête de signatures".

De quoi décourager les plus grands enthousiastes, conclut la "Nezavissimaïa Gazeta".

GAZETA

Deux responsables haut placés des structures appelées à veiller sur les droits de l'homme et la sécurité ont fait des déclarations au sujet du danger terroriste réel qui menace toujours la Russie, note le journal. "A cause des attentats terroristes qui ont compromis la sécurité publique et l'ordre dans le pays le niveau de la menace terroriste demeure critique", a annoncé le colonel Youri Demidov, chef adjoint de la Direction principale de lutte contre le crime organisé et directeur du Centre antiterroriste "T" du ministère de l'Intérieur.

Le substitut du procureur général, Vladimir Kolesnikov, a indiqué pour sa part qu'avec l'actuel taux d'élucidation des crimes terroristes qui est au niveau de 30-35%, Moscou et le Caucase du Nord resteront les régions les plus menacées dans l'avenir le plus proche.

Le nombre des attentats commis en Russie augmente d'année en année, souligne la "Gazeta". Il y en a été enregistré 339 en 2001, 407 en 2002 et 561 en 2003.

Vladimir Kolesnikov estime que "si la situation socio-économique ne s'améliore pas dans le pays, le terrorisme augmentera et pourra, dans ce contexte, devenir un véritable métier pour une certaine partie de la population. Pour les chefs des groupes terroristes, c'est une profession, pour les terroristes du rang, c'est souvent l'unique moyen de survivre".

TROUD

Depuis bien longtemps nous n'avons pas entendu parler d'une baisse des prix, écrit le quotidien "Troud". Et voilà qu'à la veille des fêtes de fin d'années, le gouvernement annonce l'annulation de l'impôt sur les ventes (5%), en ajoutant avec modestie que cette décision entraînera une baisse des prix de détail. Mieux, certains économistes s'empressent de faire leurs calculs : l'annulation de l'impôt augmentera le budget des ménages russes de 1000 roubles (1 euro = 35 roubles environ) par an. Qu'est-ce qu'on constate vingt jours après le jour de l'An ?

Le maire de Moscou, Youri Loujkov, a dit que l'abrogation de l'impôt sur les ventes était une erreur et a proposé au gouvernement fédéral de régler leurs comptes aux sociétés commerciales qui avaient pris parti pour cette décision. Il en a résulté qu'au lieu de baisser, les prix ont monté. "Je déclare officiellement que les firmes commerciales prétendument solides qui sont intervenues en faveur de l'annulation de l'impôt ont menti au président et le ministère des Finances y a cru pour réaliser des volets douteux de la réforme économique", a dit lors d'une réunion de l'administration municipale Youri Loujkov. D'autre part, le budget de la ville a ainsi perdu 22 milliards de roubles de recettes destinées à la réalisation de programmes sociaux.

"L'annulation de l'impôt de 5% sur les ventes a provoqué à Moscou une hausse des prix de tous les produits", a souligné le maire.

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