Ariel Sharon a appelé les Juifs français à faire leurs valises et à émigrer vers la terre promise. Selon le premier ministre israélien, une recrudescence de l'antisémitisme est observée en France.
Paris y a réagi fougueusement. Le président français a signifié à Ariel Sharon que, tant qu'il ne donnerait pas d'explications, le premier ministre israélien serait une "persona non grata" en France. La presse française a soutenu le président Jacques Chirac. Selon "Le Figaro", "l'attaque d'Ariel Sharon est deux fois indigne. Parce que la France n'est pas antisémite. Parce qu'il sait que la France n'est pas antisémite".
Rien à dire, ce sont des propos éloquents, mais ... Primo, Ariel Sharon est effectivement certain que l'antisémitisme existe partout, qu'il ne diffère que par le degré d'agressivité. Secundo, les arguments du premier ministre ont été confirmés par un vol charter de la compagnie aérienne israélienne "El Al" qui transportera la semaine prochaine dans leur patrie historique 200 Juifs de France qui y ont laissé leurs foyers et leur travail pour repartir à zéro en Israël. Tous ces 200 Juifs confirment les paroles du premier ministre Ariel Sharon: l'antisémitisme existe en France, non pas au niveau de l'Etat, d'ailleurs Ariel Sharon n'a rien dit à ce propos, mais dans la vie courante, ce qui n'est pas moins dangereux.
Ariel Sharon voit la cause de la vague d'antisémitisme en France dans l'arrivée en France d'émigrés musulmans de plus en plus nombreux qui, au lieu de s'intégrer dans la société occidentale, s'isolent et lancent des "intifadas" contre les Juifs européens sur le nouveau lieu de résidence. Ainsi, selon les informations, à Sarcelles, petite ville située non loin de Paris, les Juifs font constamment l'objet des attaques de la communauté musulmane. Ariel Sharon avait en vue quelque chose de ce genre en parlant de l'antisémitisme "déchaîné".
L'avis d'Ariel Sharon est partagé par de nombreux Juifs européens. D'après les données de The Jewish Agency for Israel, en 2003, 225 personnes sont arrivées en Israël de l'Europe de l'Est, 370 de l'Asie où les musulmans sont nombreux et 2 476 de l'Europe occidentale où l'antisémitisme au niveau de l'Etat n'existe pas. Qu'est-ce que cela signifie?
En ce qui concerne les Juifs russes, on constate que les anciens émigrés juifs reviennent dans leur Patrie. Voici les données du dernier sondage sur le site de l'Agence juive en Russie. Ceux qui désirent partir pour Israël constituent 29 %, ceux qui ne veulent pas partir, 18 %, enfin, 25 % veulent revenir en Russie, ce qui veut dire que la majorité préfère vivre en Russie. Les raisons des retours sont différentes, mais l'essentiel est que les Juifs et les musulmans de Russie vivent ensemble depuis des siècles sans avoir de contradictions ethniques sérieuses. L'Europe occidentale devra franchir une longue voie pour exclure les manifestations d'antisémitisme entre les deux minorités nationales sur son territoire.
